L’arrêt du déversement de phosphogypse dans la mer de Gabès permettrait de restaurer son équilibre écologique en une année, selon l’expert en environnement industriel, Samir Gazbar. Ce rétablissement rapide serait favorisé par la force des marées qui caractérise cette zone côtière.
Une pollution étendue sur trois kilomètres
L’expert souligne la nécessité de nettoyer la zone marine contaminée par le phosphogypse, s’étendant sur environ trois kilomètres au large des plages de Chatt Essalem et de Ghannouch.
Cette opération impliquerait deux à trois ans de dragage. Le volume total de phosphogypse rejeté depuis la création du Groupe Chimique Tunisien (GCT) est estimé à 200 millions de tonnes, selon ses estimations.
Un stockage temporaire jugé irréalisable
Samir Gazbar écarte l’idée d’un arrêt temporaire du déversement avec stockage du phosphogypse dans des bassins. Il la considère techniquement irréalisable, en raison des 15 000 tonnes de résidus rejetées chaque jour dans la mer.
Il précise également que la valorisation du phosphogypse ne pourrait concerner qu’une quantité limitée, sans impact significatif sur la résolution durable du problème.
Appel à démanteler les unités polluantes
Pour l’expert, la seule solution durable consisterait à démanteler les unités industrielles du GCT responsables du déversement. Ces installations, selon lui, ont provoqué des dégâts importants à l’environnement marin et freiné le développement économique et industriel de la région.
Il déplore en outre le caractère vétuste des infrastructures du groupe, estimant qu’elles ne respectent plus les normes environnementales exigées et illustrent l’incapacité de l’entreprise à se conformer aux standards actuels.