Piratage de Jaguar Land Rover : un coût de 1,9 milliard de livres pour l’économie britannique
Un incident cyber majeur
Le piratage de Jaguar Land Rover (JLR), filiale du groupe indien Tata Motors, aurait coûté près de 1,9 milliard de livres (2,19 milliards d’euros) à l’économie britannique et affecté plus de 5 000 organisations, selon un rapport publié mercredi par le Centre de surveillance cybernétique (CMC). Cette organisation indépendante à but non lucratif réunit des spécialistes de la cybersécurité.
Impact sur la production et les fournisseurs
Le rapport précise que les pertes pourraient être supérieures en cas de retards dans le rétablissement de la production à son niveau d’avant l’incident, survenu en août. “Cet incident semble être le cyber-événement le plus préjudiciable à l’économie du Royaume-Uni, la grande majorité de l’impact financier étant due à la perte de production manufacturière chez JLR et ses fournisseurs”, indique le document.
Le constructeur automobile a commencé à reprendre sa production début octobre, après une fermeture de près de six semaines. JLR exploite trois usines au Royaume-Uni, produisant environ 1 000 véhicules par jour. Selon des analystes, le groupe perdait environ 50 millions de livres par semaine pendant l’arrêt.
Soutien gouvernemental et secteur privé
Pour soutenir ses fournisseurs, JLR a obtenu fin septembre une garantie de prêt de 1,5 milliard de livres de la part du gouvernement britannique. L’équipementier automobile français OPmobility, qui fournit la quasi-totalité des pièces de carrosserie et des réservoirs, a indiqué avoir perdu entre 30 et 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en septembre avec JLR.
Un incident systémique dans le paysage cyber
Le CMC, financé par le secteur de l’assurance et chargé d’évaluer l’impact financier des incidents de cybersécurité au Royaume-Uni, a qualifié le piratage de JLR d’événement systémique de catégorie 3 sur une échelle de cinq. L’estimation reflète la perturbation substantielle de la fabrication, de la chaîne d’approvisionnement multi-niveaux et des organisations en aval, notamment les concessionnaires.
Contexte plus large des cyberattaques au Royaume-Uni
Cette attaque s’inscrit dans une série de piratages très médiatisés touchant de grandes entreprises britanniques cette année. Le distributeur Marks & Spencer, par exemple, a perdu environ 300 millions de livres après une intrusion survenue en avril, qui a entraîné la fermeture de ses services en ligne pendant deux mois.
Un porte-parole de JLR, dont les résultats financiers seront publiés en novembre, n’a pas souhaité commenter le rapport du CMC.