Le palais Ahmed Bey à la Marsa qui a été récemment restauré accueillera du 9 au 12 octobre 2025, une exposition itinérante et pédagogique intitulée « ITALIANISANCES : la présence italienne dans l’architecture tunisienne » .

L’exposition fera ensuite escale à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU), à Sidi Bou Said (du 13 au 19 octobre) et à la galerie de l’espace El Teatro à Tunis (du 21 au 31 octobre).

Classé monument historique en 2016, le palais Ahmed Bey II (1862-1942) est situé non loin du café Saf Saf, en plein cœur de la ville de la Marsa, en banlieue nord de Tunis. Cet ancien palais beylical a été construit en 1847 par le comte Giuseppe Raffo (1795-1862), fils d’un horloger génois et figure importante de la cour husseinite. La propriété est ensuite passée à l’État beylical et a servi de résidence à la dynastie husseinite.

Organisée par l’association Nous Tous, les Archives de la mémoire des Italiens de la Tunisie (AMIT), le Laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébines (LAAM) et le Centre culturel Dante Alighieri de Tunisie, avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg, cette exposition ambitionne de révéler, à un public aussi large et divers, l’influence italienne dans l’architecture de la ville de Tunis et de ses environs.

Un point de presse se tiendra le jeudi 9 octobre, de 16h à 17h, au palais Ahmed Bey à la Marsa, en marge du vernissage de l’exposition.

Cette rencontre constituera un moment d’échanges et de dialogue avec les chercheurs, le commissariat de l’exposition et les organisateurs, une opportunité de découvrir la rencontre des traditions et savoir-faire architecturaux italiens et tunisiens.

Le choix du palais Ahmed Bey, joyau récemment rouvert, marqué par une forte influence italienne, et première escale de l’exposition, est à lui seul porteur d’un message qui appelle à la réhabilitation des lieux oubliés, à la valorisation et préservation d’un patrimoine en péril, ont annoncé les organisateurs.

Si la présence italienne dans l’architecture tunisienne remonte au XVIe siècle et se donne à voir dans certaines mosquées et palais beylicaux, elle atteint son apogée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, à la faveur de grandes vagues de migrations italiennes, comme en témoigne les quartiers dits francs ou européens de la ville de Tunis, peut-on lire dans le communiqué de l’exposition.

Véritable archive vivante et visuelle, l’exposition fait voyager le visiteur à travers un récit qui, dévoilant l’apport des architectes et des artisans italiens, révèle la richesse des rencontres des cultures, créatrice d’une innovation et d’une spécificité esthétique.

Le fil conducteur de l’exposition se déploie en quatre volets thématiques :

Novecento: l’influence italienne dans la ville européenne du XIXème siècle (quartier franc), marquée par l’Art Nouveau, l’Art Déco et l’Éclectisme.

Mosquées et Torba-Baroque et Rococo: l’influence italienne dans les édifices religieux de la médina de Tunis.

Palais beylicaux, l’empreinte italienne : l’influence italienne dans les palais et résidences beylicaux dans Tunis et ses environs.

Habitat rural italien: mémoire des villages de la basse vallée de la Medjerda.

Présentée sous la forme d’un corpus composé de 13 panneaux, l’exposition révèle la présence et la profondeur de l’empreinte italienne tant dans la ville de Tunis et ses environs que dans les villages de la basse vallée de la Medjerda, à travers essentiellement les photographies des façades et des éléments décoratifs des édifices sélectionnés et des textes de chercheurs et souligne la maîtrise des techniques constructives, le jeu des compositions, la polychromie des matériaux et la rigueur du détail.