Fondé en 2011 par la Tunisienne Lina Lazaar, en tant que plateforme artistique, « Ibraaz » se transforme en un temple dédié à l’art, à la culture nichée au cœur de la Capitale britannique, Londres, qui sera inauguré le mercredi 15 octobre 2025.
“Ibraaz” s’installe dans sa nouvelle maison au cœur de Londres en tant qu’espace de « partage et de connexion pour les cultures arabe, maghrébine et musulmane, reliant les diasporas londoniennes à la Majorité mondiale ».
Référence de premier plan pour les artistes, les écrivains, les universitaires et les praticiens de la culture de la région arabe et des diasporas, Ibraaz est soutenu par la Fondation Kamel Lazaar (KLF) qui porte le nom du père de Lina, un mécène et grand défenseur du monde des arts et de la Culture notamment tunisienne, maghrébine et arabe.
La Fondation est à l’origine de plusieurs projets et manifestations culturelles en Tunisie en particulier le Centre d’art B7L9, à Bhar Lazreg, près de la Marsa, et la Biennale d’art contemporain « Jaou Tunis ». Lancé en 2013, comme rendez-vous annuel, Jaou Tunis s’impose aujourd’hui comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain et un espace de réflexion collective entre les créateurs locaux et internationaux, sur l’avenir à travers le prisme de l’art.
La Tunisie au cœur d’Ibraaz Londres
Ibraaz est né numérique – sans murs ni ancrages – avec la conviction que des idées enracinées dans l’art et la culture pouvaient rassembler une communauté au-delà des frontières”, a déclaré la directrice d’Ibraaz et vice-Présidente de KLF présentant « un espace de rencontre pour imaginer des futurs qui résistent à la fois au désespoir et à la hâte ».
En son cœur, Ibraaz est ancré dans l’hospitalité en tant que pratique vécue et historique-issue des cultures arabe, maghrébine et musulmane. Accueillir, partager, s’asseoir ensemble sont des fondements à partir desquels, la nouvelle maison recherche des affinités et des expériences partagées, reliant les diasporas londoniennes à la Majorité mondiale ».
Organisé par les artistes Imed Alibi, Shumon Basar et Hammad Nasar, le programme d’ouverture comprend des concerts, des performances, des lancements de livres, des projections, des salons et des rassemblements explorant les idées et la politique qui façonnent notre présent planétaire.
La cheffe et conservatrice culinaire franco-tunisienne Boutheina Bensalem dirigera OULA, une approche ancrée dans le terroir tunisien et les habitudes alimentaires matriarcales. Sa cuisine célèbre le patrimoine culturel à travers la communauté et la narration. OULA—du nom d’une tradition tunisienne de fabrication artisanale de provisions—ouvrira en octobre en tant qu’espace d’hospitalité, de mémoire et de rituels partagés.
Un temple pour les arts et la Culture
Dédié à l’art, à la culture et aux idées de la majorité mondiale, Ibraaz inaugurera sa nouvelle maison dans un impressionnant bâtiment classé Grade II de 10 000 pieds carrés au cœur de Londres. Sur six étages, le programme tout au long de l’année comprendra des expositions, des conférences, des projections, de la musique et des résidences pour sa bibliothèque, son café et sa librairie, a annoncé Ibraaz.
L’exposition inaugurale, prévue du 15 octobre 2025 au 15 février 2026, est lancée avec “Le Parlement des fantômes” de l’artiste ghanéen Ibrahim Mahama, une adaptation in situ de son projet de recherche et de production en cours et à long terme. Présentant des œuvres nouvellement commandées et inédites, l’installation transforme l’espace principal en un puissant site d’activation.
Parallèlement à l’installation, le Département de Xénogenèse (DXG)—leur plateforme de recherche—accueillera Les Transmissions de la Bibliothèque, un programme public d’un an de conférences, projections, événements sonores et rassemblements, créant un espace dynamique d’échange de connaissances et de communauté.
Le Groupe Otolith fondé en 2002 par les artistes et cinéastes Anjalika Sagar et Kodwo Eshun, inaugure la première Bibliothèque en Résidence d’Ibraaz. Installée comme une œuvre d’art vivante, leur bibliothèque couvre 40 ans d’archives panafricaines et panasiatiques, de livres, de cartes, de recettes, de films et de catalogues de la majorité mondiale, conçus en collaboration avec Diogo Passarhino Studio et RAR.STUDIO.
Organisé par le Festival palestinien de littérature (PalFest) et géré par Burley Fisher Books., Ibraaz accueillera une librairie en résidence. Fondé en 2008 par Ahdaf Soueif, PalFest est une initiative culturelle dédiée à la création d’un langage et d’idées pour démanteler le colonialisme, en organisant des festivals annuels en Palestine et des programmes internationaux au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Burley Fisher Books, une librairie indépendante primée à Hackney fondée en 2016, est connue pour se concentrer sur l’édition de petites presses, des événements dynamiques et des projets menés par la communauté.
Ibraaz lancera également une plateforme éditoriale dédiée, renforçant son héritage en tant que plateforme en ligne pour la culture visuelle en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (2011-2017). Développée avec une orientation mondiale élargie par Stephanie Bailey, avec des contributions éditoriales d’Anthony Downey, Omar Berrada et Shivangi Mariam Raj, la plateforme soutiendra de nouvelles écritures, des recherches interdisciplinaires, des projets et des formats expérimentaux à travers les générations et les zones géographiques.
Le lancement comprendra des contributions originales de Heba Y. Amin, Patrick Chamoiseau, Naeem Mohaiemen, Qalandar Memon, Ashkan Sepahvand et Ala Younis, entre autres. Ensemble, ils présenteront une sélection de livres en dialogue avec le programme d’Ibraaz, couvrant la théorie critique, la littérature et l’art du monde entier.
« Au-delà de ces murs, la vie éditoriale d’Ibraaz ira plus loin, atteignant ceux qui ne franchiront peut-être jamais son seuil mais qui façonneront néanmoins son souffle et sa direction », comme l’a souligné sa fondatrice Lina Lazaar.
A travers sa nouvelle maison londonienne, Ibraaz « aspire à être un lieu où les questions urgentes peuvent être posées, l’écoute et la prise de risque forgent de nouvelles solidarités et la culture devient un moyen de se réapproprier notre humanité partagée”.