En 2024, 40% des adultes des économies en développement ont versé de l’argent sur un compte d’épargne, contre 24% en 2021, soit une hausse de 16 points de pourcentage et à la progression la plus rapide depuis plus de dix ans.

« Il s’agit de la progression la plus rapide depuis plus de dix ans », a souligné le rapport Global Findex 2025, la source de données de référence sur l’accès aux services financiers dans le monde, (des services de paiement, d’épargne ou de crédit).

« Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, le taux de possession d’un compte bancaire, est passé de 45 à 53% entre 2021 et 2024, tandis que 17 % des adultes possèdent désormais un compte d’épargne, contre 11% en 2021 », a noté le rapport publié récemment par le Groupe de la Banque mondiale

” La diffusion des comptes bancaires (et autres services financiers similaires) est en plein essor dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec dans son sillage une hausse de l’épargne”.

Cette montée en puissance de l’inclusion financière est synonyme de nouvelles opportunités économiques, a précisé le rapport, expliquant que la technologie associée à la téléphonie mobile a joué un rôle clé dans cette progression.

Ainsi, dans les économies en développement, 10% des adultes épargnent sur un compte d’argent mobile, contre 5% en 2021, soit une augmentation de 5 points de pourcentage par rapport à 2021.

Or l’augmentation de l’épargne des particuliers, par l’intermédiaire des banques ou d’autres institutions formelles, alimente les systèmes financiers nationaux, en mettant ainsi à disposition davantage de fonds pour le financement de l’investissement et de l’innovation, au profit de la croissance économique.

Une avancée majeure sur le front de l’inclusion financière

Sur le front de l’inclusion financière dans le monde, le rapport met en lumière une avancée majeure, d’autant plus que près de 80% des adultes dans le monde ont désormais accès à un compte bancaire, contre 50% en 2011.

« Mais cela signifie aussi que 1,3 milliard d’adultes n’ont toujours pas accès à des services financiers »

A cet égard, le rapport met l’accent sur le rôle de la téléphonie mobile qui pourrait aider à y remédier, d’autant plus qu’environ 900 millions d’adultes sans compte bancaire possèdent en effet un téléphone portable et, pour 530 millions d’entre eux, il s’agit d’un Smartphone.

Rôle des technologies numériques dans la réduction des disparités

Les données Global Findex montrent par ailleurs que les technologies numériques contribuent à réduire les disparités d’inclusion financière entre les sexes.

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le taux de possession d’un compte bancaire chez les femmes a presque doublé, pour passer de 37 à 73% entre 2011 et 2024.

Le rapport Global Findex 2025 comprend pour la première fois des données sur la possession d’un téléphone mobile personnel et sur l’utilisation d’internet.

Selon cet indicateur de connectivité numérique, 86% des adultes possédaient un téléphone mobile, et 68% d’entre eux un Smartphone.

L’utilisation croissante des téléphones mobiles pour des transactions numériques comporte toutefois de nouveaux risques.

Dans les économies à revenu faible et intermédiaire, sur les 4 milliards d’adultes qui possèdent un téléphone portable, seule la moitié environ utilisent un mot de passe pour protéger leur appareil.

Dans l’ensemble des pays en développement, un nombre croissant de personnes règlent leurs achats avec un téléphone mobile ou une carte bancaire.

En 2024, 42% des adultes des pays à revenu faible et intermédiaire ont effectué un paiement numérique en magasin ou en ligne, contre 35 % en 2021.

Les trois quarts des adultes qui reçoivent des versements de l’État, et la moitié des salariés, perçoivent leurs paiements sur un compte, ce qui permet de réduire les vols et de s’assurer que l’argent va à la bonne personne.

Afin de développer l’utilisation des services financiers, le rapport préconise notamment d’investir dans des systèmes qui permettent des transferts monétaires instantanés, tels que l’Unified Payments Interface (UPI ) en Inde ou PIX au Brésil.

Il plaide également pour des cadres de protection des consommateurs plus solides et une plus grande sécurisation des téléphones et des comptes.