L’intégration de l’agriculture familiale qui représente 80% du secteur agricole, dans le plan de développement 2026/2030, permettra d’exploiter les lignes de financement allouées dans le cadre de la coopération internationale, a indiqué Fethi Ben Khalifa, coordinateur général du programme “Décennie des Nations Unies pour l’Agriculture Familiale” (DNUAF).
A cet effet, des organisations professionnelles et des experts agricoles œuvrent à convaincre le gouvernement de la nécessite d’inscrire l’agriculture familiale dans le plan de développement.
Ben Khalifa a souligné que l’intégration de l’agriculture familiale dans le plan en question, permettra de tirer profit des financements accordés par plusieurs organisations onusiennes, citant, à titre exemple, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui apporte déjà l’appui technique à cette forme d’agriculture via plusieurs programmes.
Et de rappeler que l’agriculture tunisienne se caractérise par la prédominance des petites exploitations, dont 75% ont une superficie inférieure à 10 hectares. Il a souligné que l’agriculture familiale fait face à plusieurs difficultés citant à titre d’exemple le morcellement des terres.
“Le taux de pauvreté dans les zones rurales a atteint 26,6%, contre 10% dans les zones urbaines, à cause de l’absence de diversification des activités économiques et la rareté des ressources en eau”.
De son côté, l’expert international en développement agricole, Nourredine Nasr a rappelé que la Tunisie dispose déjà d’un Plan d’Action National de l’Agriculture Familiale pour la période 2022-2030 élaboré dans le cadre de la Décennie des Nations Unis pour l’agriculture familiale 2019/2028.
L’élaboration de ce plan a été entamée, fin 2021, suite à la signature par la Tunisie, d’une convention de partenariat avec la FAO et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Le plan tunisien compte parmi les 16 stratégies nationales adoptées à l’échelle mondiale, sur un total de 100 plans nationaux élaborés, a-t-il précisé.
Il a rappelé, dans ce cadre, que le plan en question vise à favoriser l’installation des enfants des agriculteurs dans les exploitations agricoles de leurs pères, et de pallier à leur désaffection pour l’activité agricole, à cause de l’absence des financements adéquats et la baisse des revenus agricoles.
Et d’ajouter, le plan œuvre, également, à promouvoir l’égalité des sexes dans l’agriculture familiale et le rôle de leadership des femmes rurales lesquelles sont propriétaires de 14% seulement des terres.
Toutefois, la concurrence avec les grands agriculteurs a freiné ce processus, a souligné Nasr, d’où “la nécessité pour les petits exploitants agricoles et les propriétaires des terres familiales de s’organiser pour effectuer des achats groupés des équipements et des produits, afin de réduire les coûts et lutter contre cette concurrence”.