La Tunisie appelle à l’instauration d’un dialogue constructif pour repenser les mécanismes de coopération internationale, sur la base des principes de souveraineté nationale, tout en tenant compte des spécificités de chaque pays, a relevé, mardi, la Cheffe du Gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri dans une allocution prononcée à la 4eme conférence internationale onusienne sur le financement du développement (FfD4) qui se tient à Séville (Espagne), du 30 juin au 1er juillet 2025.
Après avoir rappelé que la Tunisie valorise le rôle de ses partenaires aux niveaux bilatéral et multilatéral, la cheffe du gouvernement a mis l’accent sur la détermination du pays à définir ses stratégies nationales en fonction de ses capacités et selon sa vision, tout en étant ouvert aux avis et propositions de ses partenaires dans le cadre d’une coopération égalitaire.
A cet égard, Zenzri a indiqué que la stratégie nationale de la Tunisie repose sur une approche intégrée, basée sur deux axes. Il s’agit de construire une économie résiliente et de concrétiser l’Etat social.
«Sur le plan économique, nous allons de l’avant pour construire une économie diversifiée et plus résiliente, afin de réaliser un développement global, permettant de rétablir les équilibres financiers et d’améliorer le climat des affaires et de ‘investissement», a avancé la Cheffe du gouvernement.
Et de poursuivre, «la Tunisie œuvre à renforcer son rôle social à travers une répartition équitable des richesses, et en assurant des opportunités d’emplois décents à toutes les catégories sociales ». «Il s’agit, également, d’élargir la protection sociale aux catégories les plus vulnérables».
“Je souligne, également, que la Tunisie avance sur la voie de la réforme et du développement, engagée à travailler avec ses partenaires internationaux et régionaux, afin de parvenir à un développement global, conciliant les exigences économiques et sociales”, a-t-elle ajouté.
Zenzri a rappelé l’appel du président de la République, Kaïs Saïed, lors de sa participation au Sommet de Paris en 2023, tenu sous le slogan «Pour un nouveau pacte financier mondial», à mettre en place un véritable partenariat pour la construction d’un nouveau monde, en faveur de toute l’humanité dans un climat de justice et d’équité. Saïed avait souligné à cette occasion, que ce système ne peut être instauré en se basant sur des accords obsolètes, qui ont aggravé le gap numérique et de développement entre le Nord et le Sud.
La Cheffe du gouvernement a réitéré l’appel de la Tunisie à l’occasion du Sommet de l’Avenir tenu à New York en septembre 2024, dans le cadre de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, à adopter une nouvelle approche de coopération internationale, basée sur la souveraineté nationale et la restructuration du système de financement mondial, afin qu’il soit plus transparent, plus équitable et réponde aux besoins des pays en voie de développement.
Cet appel a pour objectifs d’alléger la charge des dettes des pays en développement, de faciliter l’accès aux financements préférentiels, et de mettre en place une finance mondiale équitable qui lutte contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites, ainsi que de soutenir la transition verte et numérique dans les pays du Sud, a avancé la Cheffe du gouvernement.
Elle a souligné l’importance de changer l’action collective multilatérale, dans cette phase actuelle, qui doit être axée sur la mise en œuvre de réformes audacieuses du système de financement mondial, pour instaurer les attributs de la stabilité, de la paix et de la croissance dans le monde.