L’avenir des cultures dans l’espace francophone et de la langue française à l’ère numérique est au cœur de la 5ᵉ Conférence des ministres de la Culture de la Francophonie qui aura lieu du 22 au 24 mai 2025, à Québec, au Canada.
Huit ans après la dernière édition organisée à Abidjan en 2017, c’est un rendez-vous essentiel qui a lieu, au croisement de la diplomatie culturelle et des politiques publiques francophones, a annoncé l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Coorganisée par le gouvernement du Québec et l’OIF, cette conférence constitue ainsi un moment clé pour penser ensemble les enjeux culturels globaux du monde francophone. L’objectif est de réfléchir à des solutions pour renforcer la visibilité, la diversité et la vitalité des expressions culturelles en français à l’ère du numérique, indique le communiqué de la Conférence.
Il s’agira également de faire le point sur les avancées communes pour la reconnaissance des industries culturelles comme moteur de croissance économique et continuer les efforts pour soutenir l’employabilité des jeunes.
Les ministres de la Culture de la Francophonie réfléchiront à l’avenir de leurs cultures et de la langue française à l’ère du numérique et du développement de l’intelligence artificielle, afin notamment : de définir un plaidoyer commun concernant la découvrabilité des contenus culturels francophones; d’échanger sur les expériences et les meilleures pratiques en matière de politiques culturelles ; et d’affirmer la souveraineté culturelle des gouvernements pour préserver la langue française et les cultures nationales.
Notons que l’OIF compte 93 États et gouvernements dont 56 membres, 5 membres associés et 32 observateurs.
●La Francophonie, un marché en devenir pour les industries culturelles
Avec plus de 321 millions de locuteurs, la Francophonie représente un marché encore peu exploité pour les biens et services culturels. Ainsi, l’augmentation et la valorisation de la production culturelle francophone permettrait de toucher un public plus large tout en alimentant les algorithmes, devenus aujourd’hui un élément incontournable dans le mode de consommation.
Espace de concertation et de mise en commun, cette conférence permettra de partager les expériences afin de mieux identifier les leviers d’action pour garantir un équilibre dans les échanges des biens et services culturels, Sud-Sud et Nord-Sud, et s’assurer d’une juste rémunération des artistes, notamment dans l’environnement numérique.
Alors que les plateformes numériques tentent d’imposer une hégémonie, la Francophonie a son rôle à jouer dans la protection et la promotion de la diversité culturelle. Pour répondre à ce défi, la conférence réunira les différentes parties prenantes (artistes, secteur privé et partenaires techniques) pour accompagner les Etats et gouvernements sur les stratégies de découvrabilité à mettre en œuvre.
●Employabilité et contribution économique
Les industries culturelles affichent aujourd’hui dans le monde le taux de croissance le plus rapide, créant par conséquent le plus d’emplois. Si, selon les chiffres de l’UNESCO (2022), elles ne représentent que 3,1 % de la production mondiale, elles génèrent néanmoins deux fois plus d’emplois que les autres secteurs. Sur le continent africain par exemple, 8,2 % des emplois sont fournis par les industries culturelles. Cette statistique confirme l’importance de ces industries en tant que catalyseur du développement économique et de la cohésion sociale.
Au lendemain du XIXe Sommet de la Francophonie au cours duquel les Etats et les gouvernements ont reconnu « l’urgence d’agir dans l’environnement numérique » et appelé « à mettre en œuvre des solutions, en faveur de l’accessibilité, de la diversité linguistiques et de la découvrabilité des contenus culturels », cette conférence permettra de construire un plaidoyer commun pour le développement des industries culturelles et créatives dans l’espace francophone.