Le rappeur Ahmed Laabidi, connu sous le nom de scène “Kafon”, est décédé ce samedi, selon une déclaration de son manager à la radio Jawhara FM.
Kafon s’était fait un nom en Tunisie grâce à sa chanson emblématique “Houmani”, interprétée en duo avec le chanteur Mohamed Amine Hamzaoui. Il s’est également illustré au fil des années avec plusieurs titres marquants tels que “Maalesh”, “El Ayem” ou encore “Nheb Neqlaa”. En plus de sa carrière musicale, il avait exploré le monde de la comédie, notamment à travers les séries “Nouba” et “Raqouj 1 et 2”.
Paix à son âme.
Kafon, voix rebelle et authentique du rap tunisien
Ahmed Laabidi, plus connu sous son nom de scène Kafon, est né en 1990 à Tunis, dans le quartier populaire de Bab El Khadhra. Dès ses débuts dans les années 2000, il s’impose comme une figure montante de la scène rap underground tunisienne, avec un style brut, sincère et résolument engagé.
C’est en 2013 que Kafon atteint une notoriété nationale avec le titre “Houmani”, en duo avec Mohamed Amine Hamzaoui. Véritable phénomène sur les réseaux sociaux et dans les rues, cette chanson devient un hymne des quartiers populaires et une radiographie musicale des inégalités sociales et de la jeunesse marginalisée. Le clip dépasse rapidement le million de vues sur YouTube, une première à l’époque pour un morceau local.
À travers ses titres comme “Maalesh”, “El Ayem”, “Nheb Neqlaa” ou “Hkeyet Ettalyena”, Kafon construit une œuvre marquée par la réalité du quotidien, l’espoir, la colère et l’authenticité. Il parvient à conjuguer une parole crue à des mélodies accessibles, devenant l’un des rares artistes à faire le pont entre la rue et le grand public.
Malgré des périodes de silence liées à des soucis de santé et de justice, Kafon fait preuve d’une grande résilience artistique. Il diversifie aussi ses expériences, en apparaissant à l’écran, notamment dans des séries à succès comme “Nouba” (de Abdelhamid Bouchnak) et “Raqouj 1 et 2”, où il confirme son charisme en tant qu’acteur.
Kafon était plus qu’un artiste : un symbole générationnel, une voix sans filtre d’une Tunisie urbaine tiraillée entre résilience et frustration. Il est décédé le samedi 10 mai 2025, à l’âge de 35 ans, laissant derrière lui une empreinte indélébile dans la mémoire musicale du pays.