Portée par un engouement exceptionnel, une foule impressionnante s’est rassemblée au parc des expositions du Kram, au niveau du Hall 3, à l’occasion d’une séance de dédicace avec le romancier saoudien Osama Al-Muslim. Suivi par plus de quatre cent mille abonnés sur Instagram, l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages relevant de la littérature de l’imaginaire s’impose comme l’une des rares plumes arabes dans les genres de la science-fiction et de la fantasy. Son œuvre, traduite en plusieurs langues et adaptée aux petits et grands écrans, évoque par moments les grandes sagas telles que “Harry Potter”.
Hier, 1er mai, jour férié à l’occasion de la fête du Travail, le parc des expositions du Kram, a enregistré un nombre record de visiteurs dès les premières heures. Du côté du Hall 3, des files de lecteurs et lectrices, munis d’un ou plusieurs ouvrages, faisaient la queue dans l’espoir de décrocher une dédicace de leur auteur adoré. Certains avaient fait le déplacement depuis des villes comme Monastir ou Djerba. Quelques-uns s’étaient installés à même le sol, durant de grandes heures d’attente, qui se sont transformées en un moment d’échange littéraire entre lecteurs.
Parole au lectorat :
Dans des témoignages recueillis par l’agence TAP, plusieurs jeunes, émus de rencontrer l’auteur qui nourrit leur imaginaire, livrent leurs impressions.
Pour la lycéenne Wejdene, qui a pu s’arracher une dédicace, ce qui distingue Osama Al-Muslim, c’est sa capacité à “nous transporter hors de notre quotidien vers un autre univers teinté de suspense et d’énigme”. Et d’ajouter “Quand on lit Osama, on ne suit pas une simple histoire, on y entre corps et âme, on vit les aventures aux côtés des personnages. Son style est si captivant qu’on se surprend à tourner les pages sans s’en rendre compte. On peut finir six tomes en quelques jours” rétorque t-elle. Elle évoque son entrée dans l’univers de l’auteur à travers le titre “Khawf” (Peur), un “roman culte” selon cette jeune lectrice de 16 ans.
Dans le sillage, Elaa, élève en première année secondaire, également lycéenne, mentionne que ce qui l’a le plus marquée chez l’auteur, dit-elle c’est “ce mélange extraordinaire entre suspense et originalité”. Elle estime que ses romans “ne ressemblent à aucun autre” et que ses récits “captivent l’imaginaire, en nous entraînant dans des mondes nouveaux et envoûtants”. “Son écriture est particulière”, poursuit-elle, avec un “style accrocheur qui te fait enchaîner les pages sans t’ennuyer. Au contraire, chaque détail semble être une énigme à résoudre”. Elle aussi a commencé par “Khawf”, dont chaque tome lui semblait “meilleur que le précédent, avec des fins toutes plus surprenantes les unes que les autres”.
Même enthousiasme du côté de Yasmine, 17 ans, élève en section mathématiques et passionnée de littérature. “Dès la première page de “Khawf”, j’ai su que j’étais face à un auteur d’exception. Ce n’est pas une simple fiction qu’il propose, mais c’est une écriture qui nous transpose entre le réel et l’irréel, où les frontières entre rêve et réalité s’estompent”. Elle poursuit “Osama Al-Muslim n’écrit pas pour raconter. Il crée des personnages vivants dans des textes où n’y a ni bien absolu ni mal absolu”. Ses livres sont en fin de compte, “des voyages dans des mondes étranges, où l’on entre sans jamais vouloir en sortir”, témoigne-t-elle.
Né le 5 mars 1977, Osama Al-Muslim a remporté en 2024 le Prix de littérature dans le cadre des “Prix culturels nationaux” décernés par le ministère saoudien de la Culture. Son œuvre, ancrée dans la fantasy et la fiction, s’est imposée dans le monde arabe avec des titres devenus cultes comme “Khawf,” (Peur), en trois tomes, qui s’est hissé en tête des ventes à l’échelle locale et arabe, avant d’être adapté pour la télévision. Il est également l’auteur de l’épopée romanesque “Les Jardins d’Arabistan”, un opus composé de six volumes, traduit en anglais et en chinois. A ces titres s’ajoutent d’autres fictions épiques en langue arabe telles que” Nuit Pluvieuse”, “Toile d’araignée” et autant d’œuvres inscrites dans un univers littéraire bien singulier où se croisent mystère, suspense et symbolique.