La nécessité de mettre en place une approche globale pour la lutte contre les maladies animales transfrontalières et de renforcer la coopération régionale en la matière a été soulevée par le Chef de cabinet auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Haykel Khochlef, lors de la 8e Journée scientifique sur les maladies animales transfrontalières, organisée, jeudi, à Tunis.
Ouvrant les travaux de cette journée tenue sur le thème « La prévention et la gestion des maladies animales : Le défi des maladies transfrontalières », le responsable a appelé à instaurer un réseau d’alerte précoce à l’échelle régionale pour surveiller la propagation des maladies animales pour une meilleure prévention et une meilleure lutte contre ces maladies.
Khochlef a mis l’accent sur la gravité des maladies animales qui constituent une menace sérieuse pour les agriculteurs et les éleveurs, soulignant que les changements climatiques favorisent l’émergence et la propagation de ces maladies.
Toujours selon lui le secteur d’élevage représente un vrai pilier du secteur agricole qui contribue à raison de 38% à la valeur ajoutée nationale.
Le responsable a aussi évoqué l’importance de l’intervention des services vétérinaires dans la lutte contre ces maladies, soulignant la nécessité de mettre en place une stratégie nationale de santé animale.
Pour sa part, Dr Sana Kassem, directrice générale des services vétérinaires, a indiqué dans une déclaration aux médias, que la situation de la santé animale en Tunisie est actuellement sous contrôle et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, révélant qu’un seul cas de dermatose nodulaire a été détecté chez les bovins suite à la propagation de cette maladie dans les pays voisins ».
«Cette maladie n’est pas contagieuse pour l’homme » a-t-elle ajouté, mettant l’accent sur l’importance de la prévenir et de la contrôler afin d’éviter ses répercussions économiques sur les éleveurs ».
De son côté, le représentant d’un laboratoire spécialisé dans la fabrication et la commercialisation des vaccins vétérinaires et organisateur de la 8ème Journée sur les maladies animales transfrontalières, Omar Ben Slimen a indiqué que cette manifestation est articulée autour de quatre thèmes principaux à savoir la fièvre aphteuse, la rage, la grippe aviaire et les maladies bovines.
S’agissant de la situation de la santé animale en Tunisie, Ben Slimen a déclaré que « La Tunisie n’est pas isolée du reste du monde qui connait la propagation de plusieurs maladies animales, à l’instar de la fièvre catarrhale ovine qui a fait sa réapparition dans plusieurs pays européens connus pour leur maîtrise des maladies animales », a-t-il déclaré.
Il a souligné que des maladies animales sont en train de réapparaître avec de nouvelles variantes, d’autant plus qu’environ 60 % des maladies infectieuses sont d’origine animale.
Ben Slimen a souligné l’impératif d’adapter les vaccins à ces nouvelles variantes de maladies animales en développant la recherche scientifique et en mettant au point des vaccins capables d’arrêter la propagation de ces maladies à l’échelle mondiale.
L’intervenant a indiqué que la Tunisie dispose de vétérinaires compétents, épinglant un manque de moyens logistiques et financiers qui entrave la lutte contre certaines maladies animales.
Il est à noter que la 8e journée scientifique sur les maladies animales transfrontalières enregistre l’organisation de 16 conférences scientifiques avec la participation d’environ 300 participants venus de Tunisie, d’Algérie, de Libye, du Maroc, du Niger, de France et d’Allemagne.