Bilel SahnounLa participation étrangère dans la bourse de Tunis demeure stable, en dépit de sa faiblesse, a souligné le Directeur Général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, précisant que le code des changes renforcera cette participation concomitamment avec la diversification de nouveaux produits. 

Dans une interview accordée à la TAP, Sahnoun a précisé que la participation étrangère dans la bourse de Tunis a frôlé les 21% en 2023, soit le même niveau enregistré en 2022 (20%).

Selon Sahnoun, la participation étrangère est stable et stratégique et elle ne connait pas des fluctuations.

Dans le même contexte, Sahnoun a poursuivi que la participation étrangère non stratégique ne dépasse pas 1% de la capitalisation boursière. Il a mis l’accent sur le rôle du nouveau code des changes dans la promotion de l’investissement étranger, soulignant l’importance de fournir la liquidité, qui constitue un indicateur positif sur les marchés financiers.

Sahnoun a fait remarquer que la bourse de Tunis a fourni les moyens nécessaires pour permettre l’attraction des investisseurs, notamment les étrangers, à travers la réduction de la période entre l’opération d’achat et de vente, passant de trois à deux jours.

Cette mesure appliquée par la Bourse de Tunis, à l’instar des autres bourses internationales, permet de fournir des capitaux en contrepartie de la vente des actions en bourse, a-t-il expliqué.

Il a indiqué que la liquidité enregistrée au niveau du marché boursier compte faible, notamment en terme du volume des actions échangés, faisant savoir que la capitalisation est moins de 18% du PIB, alors qu’elle est à hauteur de 50% dans d’autres pays.

Sahnoun a appelé, à ce propos, à élargir le nombre des entreprises cotées en bourse des deux secteurs public et privé, ainsi que la liste des investisseurs à travers la promulgation de nouvelles lois.

Dans sa réponse à une question sur les législations nécessaires pour promouvoir le secteur de la bourse, Sahnoun a affirmé que l’accent doit être focalisé sur la loi régissant le marché financier de Tunis qui remonte à l’année 1994, d’autant plus que plusieurs évolutions ont été enregistrées, notamment dans le domaine de l’industrie financière et des produits.

Il a dévoilé que la bourse de Tunis œuvre actuellement à développer de nouveaux produits relatifs à l’investissement collectif dans les fonciers et les fonds d’épargne, qui sont destinés aux entreprises, tels que les comptes d’épargne en actions des sociétés. Ces projets, a-t-il expliqué, une fois adoptés, auront un impact important sur le marché boursier et en matière d’attraction des investisseurs et de nouvelles entreprises, notamment avec la faiblesse des opérations d’introduction en bourse.

Il a relevé que le marché boursier a montré sa résilience face à plusieurs défis endogènes et exogènes, formant ainsi un message rassurant aux entreprises de deux secteurs, aux particuliers et aux investisseurs à l’étranger.

Le financement fournis sur le marché boursier peut être moins coûteux par rapport aux banques, qui imposent un taux d’intérêt élevé, a-t-il noté, ajoutant que la bourse de Tunis peut mobiliser des moyens de financement des projets ou financer les activités d’exploitation des sociétés.

Il a rappelé que la bourse de Tunis ne se contente pas au financement des grandes entreprises mais également aux PME et aux particuliers.

Sahnoun a conclu que « la Bourse de Tunis œuvre à élaborer un ensemble des produits et des fonds d’investissement, qui sont moins risqués par rapport à l’investissement en actions et plus rentable par rapport à l’épargne traditionnel ».