La Nuit du Théâtre à la Cité : Hommages et souvenirs pour célébrer le 4ème art en Tunisie

La célébration par le Théâtre de l’Opéra de Tunis de la Journée internationale du théâtre, ce mercredi 27 mars, se veut émaillée dans le cadre de “La Nuit du Théâtre à la Cité” de moments de souvenirs et de retrouvailles en mettant à l’honneur des créateurs d’œuvres diverses qui ont marqué l’histoire du théâtre en Tunisie.

“La Nuit du théâtre à la Cité”, organisée par le pôle théâtre et arts scéniques rendra un hommage posthume et mettra à l’honneur des figures du quatrième art pour rappeler des parcours, connus ou peu connus, qui avec passion et dévouement, ont affiché leurs signatures dans des oeuvres qui véhiculent des visions du monde aussi diverses que multiples et des valeurs artistiques qui façonnent les esprits.

Au programme de la soirée de célébration de cette journée, des hommages à cinq figures théâtrales incarnant différents métiers de la scène et un hommage posthume à “L’amoureux de Damas” feu Hakim Marzouki.

A la mémoire de Hakim Marzouki: décédé le 16 février 2024 à l’âge de 58 ans, Hakim Marzouki a vécu pendant plus de quarante ans à Damas (Syrie). Diplômé de l’Institut supérieur des arts dramatiques et de la Faculté des lettres de Damas (Syrie), « L’amoureux de Damas » est rentré en Tunisie en 2012. Poète, écrivain et dramaturge tunisien, il est l’un des grands fondateurs du mouvement du théâtre indépendant en Syrie. A son actif de nombreuses pièces, dont “Aïcha”, “Ismail Hamlet”, “La mémoire des cendres”, “Rêve d’une nuit de l’Aïd”, “Cœurs ” etc. Ses pièces ont été jouées en Syrie et dans plusieurs pays du monde, remportant de nombreux prix, ce qui a valu à la troupe “Rassif” qu’il a fondé en 1996 une reconnaissance à l’échelle arabe. Certaines de ses pièces ont été traduites en plusieurs langues dont “Ismail Hamlet” traduite en français. Le défunt Hakim Marzouki a eu une expérience à la Radio culturelle tunisienne à travers une émission théâtrale en 2014. Il est également auteur d’un recueil de contes pour enfants publié par Dar El Fikr intitulé « Les histoires de Yasmina ».

Les Hommages :

Dalila Meftahi : actrice et metteur en scène de renom, elle a interprété divers rôles et joué différents personnages dans 75 pièces de théâtre, dont la plupart a connu de grands succès, remportant près de 25 prix internationaux prestigieux. Elle a également mis en scène près d’une vingtaine de pièces de théâtre.

Son talent ne se limite pas au théâtre, mais s’étend également au cinéma, où elle a été présente dans 24 longs métrages et 17 courts, outre sa participation à 45 séries télévisées couronnée de 12 prix de la meilleure actrice de télévision.

Son long parcours et sa distinction artistique lui ont valu plusieurs prix et des hommages aussi bien en Tunisie qu’en dehors des frontières.

Béchir Drissi : L’homme de théâtre, comédien, dramaturge et metteur en scène Béchir Drissi est né en 1946 à Bab Souika-Halfaouine. Sa passion pour le théâtre débute très tôt au théâtre scolaire avec notamment Raouf Basti, Raouf Ben Omar et feu Hichem Rostom… Il rejoint la troupe de la ville de Tunis en 1964. Il joue divers rôles sous la direction d’Ali Ben Ayed. Il a eu des collaborations avec d’illustres artistes tels que Mouna Noureddine, Noureddine Kasbaoui… Il signe en tant que metteur en scène sa première pièce, « Le manteau », d’après une nouvelle de l’écrivain russe d’origine ukrainienne Nicolas Gogol suivie d’autres pièces qui ont jalonné sa carrière théâtrale.

Se déployant sur plusieurs registres et plusieurs genres, il a collaboré avec plusieurs artistes pour ne citer que Mohamed Garfi avec l’opérette « Al Ghoussoun Al Homr » d’après des poèmes de Mahmoud Darwich et Samih El-Kacem.

Abdelmonem Chouayet: acteur et metteur en scène, il a commencé sa carrière artistique après avoir obtenu son diplôme de l’Institut supérieur d’art dramatique en 1998, avec des œuvres qui se sont distinguées par la diversité. A cela s’ajoute sa spécialisation en l’art du mime et l’obtention d’un doctorat dans la spécialité sciences du patrimoine en 2018, ce qui lui sert d’un grand apport dans son parcours artistique.

Outre le théâtre, il a participé à de nombreuses œuvres cinématographiques et télévisées. Ses collaborations avec d’illustres metteurs en scène et acteurs de la scène théâtrale tunisienne l’ont propulsé ce qui lui a valu de multiples récompenses dans des festivals locaux, arabes et internationaux.

En tant qu’enseignant à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique, il partage son expérience et ses connaissances avec la nouvelle vague d’artistes.

Rachid Azzouz : Il est né le 2 juin 1962. Sa carrière artistique débute comme danseur en 1984 avec l’ouverture du Théâtre National Tunisien.

Rachid Azouz est considéré comme l’un des piliers les plus importants sur lesquels s’est appuyé le célèbre metteur en scène tunisien Mohamed Driss, puisqu’il a participé à plusieurs de ses œuvres théâtrales en tant que régisseur de plateau notamment dans « Hadath », « Shakespeare », « Rajel w mra » (un homme et une femme) et “Al-Moutachaabitoun.” (Les arrivistes).

Il a également travaillé avec de nombreux réalisateurs de renom dont Moncef Souissi, Raja Ben Farhat, Monji Ben Ibrahim, Anouar Chaafi, Imen Smaoui, Mounir Argui et Ghazi Zaghbani.

Mohamed Ouni : poète, écrivain et critique de théâtre, il a contribué à l’enrichissement de la scène théâtrale à travers ses textes pour de nombreuses pièces. Mohamed Ouni a dirigé plusieurs structures théâtrales dont le Centre national de l’art de la marionnette de Tunisie.

Il a eu des participations remarquables à des dizaines de festivals arabes et internationaux, en prenant part à des séminaires et rencontres ou en présidant des jurys internationaux.

Mohamed Ouni a marqué de son empreinte le palmarès des Journées théâtrales de Carthage (JTC) en tant que membre du comité d’organisation pendant trois éditions successives (2017-2018-2019).