Les prix moyens des appartements ont augmenté de 9% en 2023 par rapport à 2022, indique une étude rétrospective sur les “Tendances immobilières en Tunisie : Bilan annuel 2023 et perspectives 2024” présentée, mardi à Tunis, par Anis Gharbi, Directeur de la plateforme digitale spécialisée dans le secteur immobilier, Mubawab.

D’après cette étude, basée sur les données recueillies par Mubawab entre janvier et décembre 2023, 53% de la demande recensée via les annonces publiées sur mubawab.tn concerne l’achat, dont 54% ciblent l’achat d’appartements, contre 15% pour les villas, 13% pour les terrains et 2% pour les bureaux.

S’agissant des appartements, les dimensions convoitées oscillent principalement entre deux intervalles de surfaces [100 m²-130 m²] et [130m²-170 m²]. Ces surfaces correspondent à des appartements de type S+2 et S+3, qui s’affichent en tête de la demande et de l’offre suivis des S+1, traduisant ainsi une préférence croissante pour les agencements à la fois pratiques et compacts.

En ce qui concerne la location, le prix moyen de la location des appartements en Tunisie a aussi évolué de 11% en 2023 comparé à 2022. La tranche de superficie la plus prisée sur le marché tunisien de la location concerne les appartements d’une superficie entre 100m² et 130m², représentant 36% de la demande. En matière de configuration, les appartements S+2 se positionnent en tête de la demande (41%). Cette tendance est également reflétée du côté de l’offre, avec 39% des annonces proposant des appartements de type S+2.

S’agissant de l’immobilier d’entreprise, les prix moyens au m² des bureaux proposés à la location en Tunisie ont connu une évolution annuelle de 15% en 2023, par rapport à la même période de l’année 2022.

La demande de terrains à vocation résidentielle a légèrement diminué en 2023 par rapport à l’année précédente. Les Jardins de Carthage se distinguent par les terrains destinés à la vente les plus onéreux, affichant un prix moyen de 2800 DT/m², suggérant ainsi un marché immobilier haut de gamme dans cette localité. Il s’ensuit les propriétés foncières des quartiers d’El Menzah 9C (1250 DT/m²) et Jardins d’El Menzeh 2 (1100 DT/m²), qui se démarquent par des tarifs rapprochés. D’autres zones telles que Chotraa (1000 DT/m²), La Soukra (1000 DT/m²), Riadh Al Andalous (990 DT/m²), affichent des tarifs élevés mais relativement plus accessibles.

Gharbi a également fait savoir que l’immobilier en Tunisie suscite un intérêt significatif auprès principalement des Tunisiens Résidents à l’étranger (TRE), avec la France en tête, en termes de demande étrangère pour les appartements (44%), villas (47%) et terrains (47%).

Pour ces 3 types de biens, l’Allemagne occupe la deuxième position en termes de recherches des biens immobiliers sur mubawab.tn, contribuant de 9% pour les appartements, 8% pour les villas et les terrains, suivie par l’Italie et les pays du Moyen-Orient notamment le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes.

Estimant que la tendance haussière des prix se poursuivrait en 2024, Gharbi a cependant considéré que « le report de l’augmentation de la TVA représente une opportunité aussi bien pour les acquéreurs que pour les promoteurs immobiliers ».

Toujours selon lui, les principaux défis à relever par le secteur immobilier en 2024, consistent à rendre la data immobilière plus accessible, faire face à la rareté du foncier, freiner le problème de la spéculation sur les terrains et être à l’écoute du marché afin d’optimiser l’offre immobilière.

L’Etat, de son côté, devrait faciliter les procédures administratives, notamment pour les TRE qui représentent une véritable opportunité pour l’immobilier en Tunisie et encourager la construction durable et les solutions bas carbone à travers la mise en place de nouvelles lois.

« En dépit de la complexité du contexte économique national marqué par une tendance inflationniste qui se perpétue, un Taux Moyen du Marché Monétaire (TMM) en hausse et la prévision d’une majoration de la taxe sur l’immobilier en 2025, inscrite dans le cadre de la prochaine loi de finances, l’investissement immobilier demeure une source de stabilité, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels » a-t-il conclu.