Les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient commencer à diminuer en 2024, si les tendances actuelles en matière de technologies propres se poursuivent. Si cette tendance se maintient, l’essor récent de l’énergie éolienne et solaire dépassera la croissance de la demande d’énergie, forçant les combustibles fossiles à quitter le système énergétique. Le charbon atteindrait alors son pic en 2023 et le gaz en 2024, constate une nouvelle analyse de l’institut international de sciences et de politiques du climat “Climate Analytics”.

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme que pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum avant 2025 au plus tard.

La nouvelle analyse de “Climate Analytics”, s’appuie sur les projections d’émissions de dioxyde de carbone de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour constater que le GIEC pourrait atteindre son objectif pour tous les gaz à effet de serre “si les taux de croissance actuels des énergies renouvelables et des véhicules électriques sont maintenus et si l’utilisation des combustibles fossiles est supprimée”.

“Nous constatons que le monde peut atteindre le pic d’émissions à temps pour l’échéance fixée par le GIEC, mais uniquement si les gouvernements collaborent avec le marché pour soutenir les énergies renouvelables et cessent de tirer dans la mauvaise direction en finançant et en subventionnant les énergies fossiles (…)”, déclare l’auteur du rapport et premier responsable des politiques chez Climate Analytics, Claire Fyson.

Le rapport, qui modélise l’accélération continue du déploiement de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et des véhicules électriques, constate que le déploiement de ces technologies a, à lui seul, 65% de chances de faire baisser les émissions mondiales. Des mesures supplémentaires visant à réduire d’autres gaz à effet de serre, tels que le méthane et l’oxyde nitreux, offrent 70 % de chances d’amorcer une baisse durable des émissions en 2024, même si l’on tient compte des fluctuations des émissions d’une année sur l’autre.

“Pendant des années, la croissance de la demande d’énergie a dépassé le déploiement des énergies renouvelables, malgré des ajouts records d’énergie éolienne et solaire. Nous approchons maintenant du point de basculement, où les énergies renouvelables dépasseront la croissance de la demande et commenceront à remplacer le charbon, le pétrole et le gaz. Cela marquerait le début de la fin de l’économie fossile”, déclare Neil Grant, co-auteur du rapport et expert en analyse du climat.