Crise économique TunisieLa Tunisie n’est pas en faillite ! Ceux concernés par la réconciliation pénale ne doivent pas contester les montants exigés, ni recourir à des expertises (même si les deux mécanismes sont bel et bien prévus par le décret-loi n°13-2022 de Kais Saied relatif à la réconciliation pénal) mais se contenter de s’en acquitter ou sont passibles de peines de prison !

La Banque centrale ne doit pas s’abstenir de financer le budget de l’Etat, son indépendance ne doit pas menacer les intérêts de l’Etat ! Autant de postulats qui inondent la rue dans une Tunisie où désormais les experts sont considérés comme de faux prophètes et les activistes des réseaux sociaux, sans connaissances pour la plupart de la chose économique mais férus de faux combats, s’ingénient à propager des insanités à chaque fois que l’occasion se présente à eux !

La réalité économique est autre ! La Tunisie, nous dit Hechmi Alaya, économiste confirmé, si l’opinion publique flouée, veut bien l’admettre, vit un ralentissement économique aggravé par une entrée officielle en récession au 3ème trimestre 2023.

La croissance du PIB s’établit en territoire négatif pour le deuxième trimestre consécutif et la dégradation de la situation monétaire du pays, quoiqu’on en dise, est bien là.  Les banques décriées de toutes parts, se sont limitées à accorder à l’économie, fin juillet, des financements en augmentation de 3,2% par rapport à la même période de l’année dernière. « Une augmentation qui, soit dit en passant, contraste avec celle des crédits que les banques ont consenti à l’État : +20,6% en rythme annuel. Un tel fléchissement des crédits à l’économie est à l’évidence, le signe d’une aggravation du ralentissement économique ».

Mais ce que raconte Hechmi Alaya est du délire pour la plupart ! L’économie tunisienne se porte à merveille, les taux de croissance correspondent à ceux des pays émergents et la qualité de vie est meilleure ! (sic)

Le mal est dans la banque centrale qui doit prêter directement à l’Etat, passer à la planche à billets au risque de dévaloriser le dinar et d’aggraver l’inflation ! Ce n’est pas grave l’expertise des porteurs de la doctrine « Achaab yourid » sauvera la donne !

Le ridicule ne nous tuera pas, c’est plutôt le désespoir qui nous tuera !

Parce que les chiffres sont bien là et ils ne sont pas reluisants à lire les communiqués de l’INS. ​​​​​​​Une inflation repartie à la hausse au mois d’août avec 9,3%, contre à 9,1% en juillet et 9,3% en juin. Une inflation due à l’accélération du rythme d’augmentation des prix entre août et juillet 2023 en comparaison à la même période en 2022, touchant le groupe « produits alimentaires ».

Au mois d’août 2023, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 15,3% sur un an, les prix à la consommation de 0,6% après une hausse de 0,7% en juillet 2023. Sur un mois, les prix des produits alimentaires se sont accrus de 2,3%, à la suite de la hausse des prix des œufs de 11,8%, des légumes de 5,1%, des huiles alimentaires de 3,8% et des fruits frais de 3,6%.

Les campagnes de lutte contre la spéculation n’arrivent pas à stabiliser les prix, peut-être que la solution serait de limoger la ministre du Commerce ! (resic)

Des exportations qui reculent et des importations qui augmentent mais pas pour les bonnes raisons !

Au mois de juillet, le volume des exportations s’est replié de 5,2% par rapport au mois précédent, les importations en volume ont enregistré une augmentation de 7,3% après une forte baisse de 14,5% affichée au mois de juin.

Les produits exportés ont par ailleurs vu leurs prix augmenter de 0,8%, après la quasi-stabilité (+0,1%) enregistrée en juin. De manière similaire, les prix des produits importés ont également connu une hausse de 4% en juillet, après un léger recul de 0,5% enregistré en juin.

En juillet, le volume des importations a affiché une progression de 7,3%, avec des tendances contrastées au niveau des produits. Dans ces importations, on ne compte pas une augmentation des intrants servant à accroître et renforcer la production industrielle nationale. Il s’agit plutôt de produits énergétiques et de matières premières lesquelles affichent des augmentations respectives de 109% et 13,4%. Des exportations qui reculent et des importations qui augmentent mais pas pour les bonnes raisons !

L’augmentation des biens de consommation ne dépasse pas les 2,1%. Les importations des produits alimentaires ont chuté de 17%, et celles des biens d’équipement ont enregistré une baisse de 18,6% !

Passons maintenant aux choses sérieuses en l’occurrence, la pénurie du pain et de la farine.

A fin juin 2023, les importations du blé tendre n’ont pas dépassé les 501 670 tonnes soit -84 mille tonnes qu’en 2021, année du Covid+ où elles s’élevaient à 585 mille tonnes.

En 2022, même période, la quantité était de 632,4 mille tonnes, soit plus de 132 mille tonnes par rapport à l’année 2023. A fin juin 2023, les importations en blé tendre ont été réduites de 10%.

C’est une raison suffisante pour expliquer la pénurie dans un pays dont les besoins s’élèvent sur l’année d’un million et 200 mille tonnes à un million et 400 mille tonnes de blé tendre (blé panifiable). Simple précision, les prix de ces denrées ont considérablement baissé à l’international ! Ces faits expliquent amplement les raisons de la pénurie, sans qu’il ait besoin d’ajouter que la récolte de céréales a baissé cette année de 60% par rapport à celle de la saison passée, ce qui aurait dû être comblé par des importations supplémentaires.

Des indicateurs économiques qui ne rassurent pas et pendant ce temps, l’Etat tunisien a choisi la fuite en avant, cherchant de faux coupables comme les spéculateurs, la banque centrale et les hommes d’affaires parce qu’incapable de mettre en place de véritables réformes pour initier une véritable relance économique.

C’est la fuite en avant expliqué par les psychologues comme étant le fait de ne pas faire face à ses problèmes, le fait de fuir ses problèmes sans les résoudre, ou le fait de poursuivre une action problématique en négligeant de considérer ses conséquences futures.

Jusqu’à quand la Tunisie pourrait tenir le rythme des déclarations abracadabrantes et des fausses certitudes ? C’est la grande question !