L’Observatoire tunisien de l’Economie (OTE) a indiqué que le Fonds monétaire international (FMI) avait souligné dans la révision préliminaire de l’Accord de facilité élargie, en juillet 2017, que l’adoption d’une plus grande flexibilité du taux de change et le resserrement de la politique monétaire sont à même d’améliorer le niveau du déficit de la balance des paiements, de réduire les pressions inflationnistes et d’augmenter le taux de couverture de la réserve monétaire.

Toutefois, les données statistiques relatives à ces chapitres montrent que les demandes du FMI ont engendré des résultats contradictoires et ont affaibli les fondements de l’économie nationale.

L’OTE a précisé dans son rapport publié mardi que la demande du FMI d’adopter un système de change modifié a entraîné une hausse des importations, ce qui a nui à la compétitivité des entreprises, et a baissé leurs ventes, menant à une baisse des recettes en devise de l’Etat.

Cette situation est prouvée par l’élargissement du déficit de la balance des paiements à 8,6% du Produit intérieur brut en 2022. De l’autre côté, l’OTE a souligné que la recommandation du FMI, d’adopter une souplesse sur le taux de change pour réduire les interventions de la BCT sur le marché monétaire, a induit une forte régression de la réserve en devise, passant de 128 jours d’importation en 2015 à 84 jours en 2018.

S’agissant de la politique monétaire, dans le chapitre relatif à l’inflation, l’OTE a montré que la BCT avait publié une circulaire datée de 10 mars 2017 qui stipule une nouvelle politique monétaire inspirée de l’idéologie du FMI.

L’adoption de cette politique a affecté négativement les prix, d’autant plus que l’inflation s’est aggravée dès la libération du cours de dinar en avril 2016. Cette exacerbation s’est accentuée après la forte régression de la monnaie nationale à partir de mars 2017.

Dans son évaluation des impacts négatifs de la politique monétaire, l’OTE a rappelé que la Tunisie a enregistré, suite à l’adoption des recommandations du FMI, un renchérissement de la dette publique, une hausse de l’importation, une aggravation de l’inflation, et un élargissement du déficit de la balance commerciale, ce qui a mené à une baisse continue du cours du dinar et un recul des réserves en devises.