Reconnaissons le : il n’est pas aisé de gérer des stocks stratégiques sur le long ou moyen termes dans un pays qui souffre de difficultés financières et où les risques d’instabilité sociale n’ont pas encore été écartés. Néanmoins, au ministère du Commerce et du Développement des exportations, un plan d’action a été mis en place pour assurer le bon approvisionnement des marchés quelques jours avant le début du mois du ramadan.

Le plan du ministère s’articule autour de 4 axes :

– Amélioration de l’approvisionnement et de l’offre des marchés ;
– Rationalisation des prix des denrées alimentaires ;
– Mise en place d’un programme de veille pour lutter contre la spéculation et le monopole ;
– Campagne de communication et de sensibilisation à l’intention du grand public.

L’éventualité de l’augmentation des prix des produits de consommation courante au mois du ramadan menace de détériorer encore plus le pouvoir d’achat, sachant que l’inflation a encore augmenté atteignant 10,4% au mois de février et 15,6% s’agissant du panier du consommateur.

Pour y parer, nombre de mesures ont été prises en coordination avec les professionnels dont certains ont consenti à des réductions volontaires des prix.

Le ministère a par ailleurs procédé à la fixation des marges bénéficiaires des produits écoulés sur les marchés en coordination avec les ministères techniques et aussi à l’implantation de points de vente constants et mobiles avec des prix préférentiels.

Des réunions de coordination ont été tenues avec la profession (espaces commerciaux, fabricants de conserves alimentaires, fabricants d’aliments, agents de vente, détaillants de légumes et de céréales et abattoirs de volailles) pour s’entendre sur le principe de réduction des prix et pour prévoir des offres exceptionnelles à l’occasion du mois de ramadan en fixant, entre autres, des prix de référence.

Pour accompagner les mesures citées plus haut et veiller à leur application sur terrain, le ministère a renforcé les opérations de contrôle visant les pratiques monopolistiques, les spéculateurs et les entrepôts anarchiques de conservation et de stockage des denrées alimentaires.

A ce propos, un programme de surveillance proactive a été mis en place, à partir du 1er février 2023.

Un autre programme de contrôle démarrera au mois de ramadan et s’étendra sur toute la période du mois sain. Il s’agit d’appliquer sur les contrevenants des mesures dissuasives et des sanctions administratives (saisie, fermeture, interdiction de s’approvisionner).

Une campagne de lutte tous azimuts contre spéculation et monopole

L’Administration en s’arrête pas en si bon chemin, c’est une campagne de lutte tous azimuts contre les mauvaises pratiques commerciales à travers l’évaluation des stocks disponibles (légumes et céréales, denrées alimentaires, produits avicoles), le contrôle des unités industrielles et artisanales et des grossistes alimentaires ainsi que la lutte contre les achats massifs, l’usage illégal des produits subventionnés, les pratiques contraires aux prix et l’opacité des transactions (augmentation des prix, ventes sous conditions, dissimulation de marchandises, facturation).

La stratégie ambitieuse du ministère du Commerce ne se fera pas aisément quand on saitles ressources humaines et logistiques limitées consacrées au contrôle économique. Ceci conjuguéà la perte d’engagement de nombre d’agents après les années de laisser-aller et d’impunité qui régnaient sur les marchés.

Pour imposer le nouvel ordre et rétablir les règles requisesde transparence, il s’avère aujourd’hui nécessaire de renforcer les capacités humaines et logistiques des services de veille et de développerles compétences pour que l’on ne confonde pas un entrepôt réglementaire et légal respectant toutes les procédures et les conditions de stockage à un entrepôt anarchique sous prétexte de lutter contre le monopole et la spéculation.

Des dépassements administratifs qui risquent d’effrayer les grossistes et les commerçants dont certains en ont souffert au tout début des campagnes lancées par le gouvernement pour lutter contre les phénomènes spéculatifs. Les producteurs, même les plus honnêtes parmi eux, craignent l’ingérence de la censure et la perturbation des opérations de stockage et de distribution.

Mais il n’y a pas que les acteurs économiques qui doivent être mis en cause, les consommateurs sont aussi à blâmer à cause de comportements d’achats et de consommation basés sur la ruée aux commerces et aux marchandises par peur de se voir privés de certains produits.

Des campagnes de sensibilisation seront organisées pour informer le grand public de l’état des marchés et de la disponibilité des produits et leurs prix.

l’Institut national de la consommation (INC) procèdera à la diffusion de flashs de sensibilisation appelant à éviter le gaspillage alimentaire et à rationaliser la consommation et en prime celle du sucre et du pain.

Le ministère procèdera à la réactivation du système d’information et de statistiques sur les prix « codeonline.info »afin de permettre au consommateur de comparer les prix et de faire des réclamations.

C’est un ministère qui part en « guerre » pour éviter une pénurie des produits alimentaires durant le ramadan.

Croisons les doigts.