La saison estivale promet cette année sur le plan touristique. Néanmoins, ne rêvons pas trop, il est peu probable que l’on arrive à réaliser les résultats des années 2008 ou 2009 qui étaient eux-mêmes peu brillants par rapport aux capacités touristiques de la Tunisie.

Manque d’ambition ou de moyens ? On reprochait depuis des décennies aux décideurs publics de ne pas voir grand et de limiter l’offre touristique au tourisme de masse.

L’analyse des atouts et des faiblesses des différentes filières touristiques a fait apparaître une ligne de produits peu diversifiés qui souffre d’une image de bas de gamme.

Aujourd’hui, 12 ans après le fameux 14 janvier (2011), une série d’attaques terroristes, la pandémie Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, on ne peut pas considérer que le tourisme a lui-même fait sa propre révolution même si, dans un contexte d’instabilité politique, de manque de moyens et de tensions à l’échelle planétaire, l’administration du tourisme déploie de grands efforts pour la reprise.

Pour la saison touristique 2023, qui s’annonce meilleure que les précédentes même si on ne peut pas les considérer comme des années référence, les services concernés au ministère du Tourisme ont relevé le retour de nombre de vols sur la Tunisie et une augmentation de la capacité aérienne sur tous les marchés émetteurs, principalement européens.

Sur le marché scandinave, on prévoit le retour du vol régulier Stockholm – Tunisie à partir de juin 2023. Le lancement du premier vol Danemark (Bilund) – NBE a déjà démarré le 26 janvier. Les vols réguliers programmés par Tunisair sur l’Espagne, durant toute l’année (1/1- 31/12/2023), ont repris atteignent les 5 vols hebdomadaires répartis au départ de Madrid et Barcelone vers Tunis.

On s’attend, à partir de mars 2023, à un renfort de 6 vols hebdomadaires qui sera assuré par des compagnies aériennes espagnoles durant la haute-saison vers Tunis.

Le marché portugais reprend au départ du Portugal et repose sur la programmation charter des TO. Le TO Abreu, Djerba au départ de Lisbonne et Porto, Soltropico/EgoTravel à destination de Djerba au départ de Lisbonne et Porto.

Sur le marché français, jadis, un des plus importants pour la Tunisie, on relève une augmentation spectaculaire de 54 % du volume aérien pour l’été 2023 par rapport au précédent, soit 1 998 938 sièges, ce qui augure une très bonne saison.

En ce qui concerne l’Allemagne, on prévoit une programmation aérienne considérable pour l’été 2023 sur Djerba, Monastir et Tunis au départ de 8 villes de départ. Le trafic sur Djerba augmentera de 50 % par rapport 2022.

Le marché néerlandais augmentera également sa capacité aérienne charter de 10 000 sièges en 2022 à 13 000 sièges en 2023. Un TO belge a rajouté une nouvelle liaison au départ de Bruxelles vers Monastir en collaboration avec Brussels Airlines pour la saison 2023. Un autre qui programmait Monastir juste pour les mois juillet et août a étendu cette année la période de commercialisation du mois d’avril jusqu’en octobre 2023 en rajoutant Djerba.

Le même TO a prévu de programmer la Tunisie au départ d’Amsterdam en collaboration avec la compagnie Transavia.

Un autre TO, luxembourgeois, connaît une augmentation de sa capacité aérienne par rapport à l’année dernière au départ du Luxembourg.

Cette tendance des réservations très positive se traduit par la forte demande sur la Tunisie, en témoigne le marché britannique qui reprend. On prévoit une capacité de 220 000 sièges est pour l’été 2023 sans oublier une programmation aérienne charter en cours de finalisation pour l’Autriche, la Suisse, la Serbie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie et la Macédoine.

Le retour de l’Europe sur la destination Tunisie est tout à fait naturel au vu de l’accessibilité du site géographiquement et financièrement dans un contexte d’inflation et de cherté de coût de la vie dans tous les pays du vieux continent. La Tunisie offre des atouts que d’autres pays concurrents n’offrent pas, en termes de prix.

Il faut espérer que le secteur puisse évoluer vers une contribution plus importante dans l’économie et cela ne se fera pas sans le développement de produits de niches et sans l’investissement dans un tourisme haut de gamme. Tout le monde le dit : les élites attirent les masses, les masses font fuir les élites et tirent le produit touristique vers le bas.

Il y a quelques mois, on annonçait une nouvelle vision du tourisme tunisien. Elle serait basée sur le capital humain, la culture, le sport, un tourisme inclusif résilient qui respecte l’environnement. Mohamed Moez Belhassine, ministre du Tourisme, en avait discuté avec la cheffe de gouvernement et avait déclaré que la stratégie nationale du tourisme 2035 s’appuie sur quatre objectifs stratégiques : compétitivité, diversification, investissement et commercialisation.

La question est : le démarrage sera pour quand ?

Amel BelHadj Ali