immobilierLe deuxième semestre 2022 a été porteur pour le secteur immobilier. « Nous n’avons pas des chiffres exacts provenant des agences immobilières ou des promoteurs, mais je peux affirmer que l’année 2022 a été meilleure que celle de 2021 », affirme Fahmi Chaabane, président de la Chambre des promoteurs immobiliers à l’UTICA.

Fehmi ChaabaneCeci malgré une tendance haussière des prix des constructions neuves ou en cours de construction. «Plus le temps passe, plus les matériaux de construction deviennent coûteux -qu’ils proviennent de l’étranger ou fabriqués localement- et plus l’immobilier devient plus cher. Nous avons à ce propos relevé un engouement plus important de nos compatriotes résidents à l’étranger ou en Tunisie pour l’acquisition de logements. Ils ont réalisé qu’en attendant ils risquaient de voir les prix surenchérir. Les constructions achevées sont moins chères que celles en cours de construction, et celles en construction moins coûteuses que celles sur plan». Pour un logement moyen, les prix varient entre 2 400 et 2 600 dinars le m2.

Les TRE les plus intéressés par l’acquisition de logements sont par ordre ceux vivant en Arabie Saoudite, suivis de ceux vivant au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Pour l’Europe, ceux qui résident en France arrivent en tête, suivis de ceux résident en Italie et en Allemagne.

Pour les Amériques, ce sont les Tunisiens du Canada qui investissent le plus dans l’immobilier.

A la Chambre des promoteurs immobiliers de l’UTICA, il n’y a pas de chiffres exacts. Les acteurs du secteur immobilier préfèrent être dans la discrétion et ne pas dévoiler trop de détails sur leurs ventes, ce qui rend difficile l’évaluation des montants investis.

C’est aussi ce qui a été observé lors d’une rencontre organisée par l’ATUGE en partenariat avec la BIAT. Il est difficile à ce jour de déterminer avec précision la rentabilité de l’investissement immobilier en Tunisie. « Les retours des participants n’ont pas permis d’avoir une réponse claire en raison de la volatilité des chiffres qui dépendent de la nature et de la localisation géographique des logements ainsi que de l’absence d’un suivi statistique rigoureux sur lequel on pourrait s’appuyer. D’où la nécessité d’accroître les efforts à fournir par les différents intervenants vers plus de visibilité quant aux opportunités qu’offre l’investissement immobilier ».

Les avantages fiscaux pour les TRE comme cités, à l’occasion par Anis Wahabi, expert-comptable et secrétaire général de l’Union tunisienne des professions libérales sont les suivants :

– Exonération des droits d’enregistrement pour toute acquisition d’un bien en devises (juste un droit fixe de 25 dinars par page) contre 5% à 10% pour les résidents et ce en fonction de la valeur du bien.

– L’apport en nature avec le capital d’une société (droit d’enregistrement fixe).
– Les donations pour les ascendants/descendants sont enregistrées aux droits fixes.
– La plus-value réalisée lors de la vente par les non-résidents est soumise à l’impôt de 15% nettement plus attractif que d’autres pays à condition que les montants de la vente soient transférés à l’étranger.
– Les revenus de placement en devises / dinars convertibles sont exonérés d’impôts.
– Le revenu locatif est soumis à l’impôt sur les personnes physiques de 0 à 35% en fonction du montant du loyer.

L’année 2022 a été une année faste pour l’immobilier malgré les prix élevés et les coûts de construction qui ont flambé. « Vous savez, entre la période pré-Covid-19 et celle post-Covid-19, le coût du container est passé de 2 500 dollars à 25 000 dollars. Alors imaginez le niveau de surenchérissement des prix des produits de construction importés, sans oublier la hausse des prix de l’énergie et leur impact sur le secteur de la briqueterie. Même le plâtre fabriqué de bout en bout en Tunisie est devenu trop cher. Au moins 300 matériaux de construction ont subi de fortes hausses des prix. Les TRE ont la chance d’être payés en devises ce qui rend pour eux plus faciles l’acquisition de logements », explique Fahmi Chaabane.

Reste que beaucoup reste à faire pour simplifier les procédures et les rendre plus accessibles aux TRE. La révolution numérique pourrait être un instrument important à ce niveau. Les nouvelles applications mobiles et les réseaux sociaux sont devenus des vecteurs importants d’information sur le potentiel du secteur immobilier à l’échelle nationale. Près de 2 millions de Tunisiens vivent à l’étranger, ils pourraient découvrir l’offre à distance et finaliser toutes les transactions à distance.

A.B.A