Décidément, Rome accorde une importance capitale à Alger. Et le changement de gouvernement n’y change rien, contrairement à ce qu’on croyait après le départ de Draghi et l’arrivée de Melonie comme Première ministre.

Justement, Georgia Meloni vient d’effectuer « une visite d’État » de deux jours à Alger, avec à la clé –économique- la signature de deux accords entre les deux géants de l’énergie dans les deux pays, à savoir Eni pour l’Italie et Sonatrach pour l’Algérie.

Selon le site euractiv.fr, lesdits accords portent sur la réduction des émissions et l’amélioration du réseau d’interconnexion énergétique reliant les deux pays.

Ceci dit, il y a un troisième bénéficiaire de ce rapprochement entre Alger et Rome, la Tunisie, pays par lequel passent nécessairement –et même obligatoire- les échanges énergétiques entre l’Italie et l’Algérie.

Et pour cette première visite de la Première ministre italienne, celle-ci était accompagnée, on l’aura compris, du PDG d’Eni, Claudio Descalzi, lequel a eu des entretiens avec des responsables algériens, notamment Toufik Hakkar, le directeur général de Sonatrach, l’entreprise publique algérienne qui fait partie des plus grandes entreprises pétrolières au monde et la plus grande société par actions d’Afrique.

Pour ce qui des accords signés entre les deux entreprises, le premier «… vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en Algérie, avec des engagements conjoints pour identifier les activités possibles et les meilleures technologies pour ce faire, notamment dans les installations de production d’hydrocarbures », rappelle euractv.fr.

Quant au second –lequel concerne directement la Tunisie-, il vise « l’amélioration du réseau d’interconnexion énergétique entre les deux pays, afin d’assurer une transition énergétique durable. Il s’agit notamment d’augmenter le transport d’énergie vers l’Italie et de construire un nouveau gazoduc qui permettra également le transport d’hydrogène ».

Dans cet d’idées de renforcement des échanges entre les deux pays, Italiens et Algériens ont aussi convenu de «… poser un nouveau câble électrique sous-marin et d’augmenter la capacité de production de gaz liquéfié ».

A rappeler que Georgia Meloni ambitionne de “transformer l’Italie en la plaque tournante de l’énergie en Méditerranée“, mais pour ce faire, il faudra tout d’abord dépasser certains obstacles physiques.

A ce propos voici ce qu’a déclaré le patron d’Eni, Claudio Descalzi, selon l’agence de presse Ansa : « La plaque tournante est faite avant tout de gaz à amener en Italie, et dans deux ans ou deux ans et demi nous aurons le gaz nécessaire à la consommation. Mais la sécurité énergétique est aussi une question d’infrastructures. Nous avons des gazoducs et des regazéifieurs potentiels».

A cela s’ajoutent des limites structurelles du sud de l’Italie, « où un rétrécissement du réseau ne permet pas de transporter plus de 126 millions de mètres cubes de gaz par jour », souligne-t-il.

Par ailleurs, l’Italie a des connexions par gazoduc, outre l’Algérie, avec l’Algérie, la Libye, l’Égypte, le Nigeria, l’Angola, le Congo et le Mozambique (du côté africain), mais également avec l’Europe du Nord et l’Azerbaïdjan…

Pour finir, la Tunisie pourrait bénéficier de ce renforcement en matière d’énergie entre l’Algérie et l’Italie, toutefois il faut forcer le destin, c’est-à-dire agir de sorte que notre pays incontournable dans leurs échanges.