Les travaux de la 53ème réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) ont été officiellement ouverts, lundi 16 janvier 2023 à Davos, dans le Canton des Grisons à l’est de la Suisse.

Dans ce cadre, une délégation tunisienne conduite par la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, est arrivée dans la soirée du 16 courant, dans ce pays, pour prendre part à ce conclave économique, dont les travaux se poursuivront jusqu’au 20 janvier 2023.

Dans son programme, il est prévu que la cheffe du gouvernement participe à de nombreux panels qui porteront sur différentes questions économiques. Elle s’entretiendra également avec des chefs d’Etat et de gouvernement et des responsables d’institutions financières internationales et de groupes internationaux et régionaux.

La ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi, font partie de la délégation tunisienne qui participe à ce Forum, considéré comme le plus grand rendez-vous des patrons de multinationales, de puissants acteurs économiques, mais aussi d’intellectuels, d’économistes, d’experts et de journalistes pour la plupart chevronnés.

Environ 52 chefs d’Etat et de gouvernement de 130 pays, dont pas moins d’une trentaine venant d’Europe, 19 gouverneurs de Banques centrales, 30 ministres en charge du Commerce et des Affaires étrangères, en plus de dirigeants des Nations unies, du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont attendus à ce forum annuel qui se tient sur le thème “Coopérer dans un monde fragmenté”.

Pragmatisme du secteur privé

Pendant quatre jours, ils débattront de la menace de récession économique, de la crise énergétique, du changement climatique ou encore des répercussions de la guerre en Ukraine.

Il sera également question de proposer des solutions et des partenariats public-privé pour faire face aux défis actuels, d’autant que le monde des affaires est connu surtout par son pragmatisme.

Personnalités attendues

Parmi les habitués du Forum, figurent, selon le site du WEF, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ou le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

Rapport sur les risques mondiaux

Il y a lieu de rappeler que quelques jours avant le début de la réunion annuelle de Davos, le 11 janvier 2023, les organisateurs du Forum ont publié leur rapport sur les risques mondiaux pour 2023.

La “crise du coût de la vie” figure au Top des risques à l’échelle mondiale. Elle est qualifiée de risque “le plus grave” pour les deux prochaines années, avec un pic à court terme.

Conjonction des facteurs défavorables

A cet effet, les leaders qui seront présents à Davos vont discuter des mécanismes adéquats pour susciter des changements tangibles et positifs pour le système mondial à long terme.

Car ce rendez-vous annuel se tient dans une conjoncture très spéciale, au moment où le monde est confronté, pour la première fois depuis les années 1970, à un déséquilibre flagrant entre une croissance en baisse et une inflation en hausse.

La conjoncture est également marquée par la pandémie de COVID-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine ; deux crises qui ont ébranlé des économies déjà fragiles, dont celle de la Tunisie, et provoqué une flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Pour les participants à Davos, un bon fonctionnement de l’économie de marché est plus que nécessaire pour créer la richesse et la prospérité dont les peuples ont besoin.

Le Forum de Davos est “un espace qui permet de développer des politiques économiques”, de l’avis de l’expert en économie de marchés, Moez Hdidane.

Néanmoins, l’occasion se présente à tous les participants, notamment ceux des pays aux économies en crise, de rencontrer de hauts responsables d’institutions mondiales et de bailleurs de fonds internationaux et de communiquer sur les réformes et les plans de relance prévus à l’échelle de leurs pays.

Une opportunité pour la Tunisie

Dans le cas de la Tunisie, la délégation tunisienne pourrait communiquer sur le Plan de développement de la Tunisie 2023-2025 et la Vision Tunisie 2035 ou encore sur les plans prévus en matière de lutte contre les changements climatiques.

” Des mesures visant à sortir le pays de la crise pourraient être proposées au gouvernement tunisien à cette occasion “, estime encore Moez Hdidane.

En effet, le 18ème Rapport sur les risques mondiaux 2023, publié mercredi, 11 janvier 2023, par le Forum Economique Mondial a évoqué les principaux risques auxquels la Tunisie sera confrontée durant la période 2023-2025.

Crise de la dette

Il s’agit surtout de la crise de la dette, l’effondrement de l’Etat, les crises sévères d’approvisionnement en matières premières, la crise du coût de la vie et l’inflation rapide et/ou durable.

Ces risques ont été identifiés à travers une enquête menée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), partenaire officiel du Forum économique mondial, auprès des chefs d’entreprises, en septembre 2022.

Sur le plan international, l’édition 2023 du Rapport sur les risques mondiaux, met en lumière les multiples domaines où le monde se trouve à un point d’inflexion critique.

Elle examine le contexte de tensions géopolitiques latentes et de confluence de risques socio-économiques et identifie les risques perçus comme étant les plus graves pour les économies et les sociétés au cours des deux prochaines années.

Il en ressort que l’attention collective du monde est aujourd’hui, canalisée vers les crises en rapport avec le coût de la vie, la polarisation sociale et politique, les approvisionnements alimentaires et énergétiques, la croissance timide et la confrontation géopolitique…

Le rapport attire aussi l’attention sur les risques émergents ou en accélération rapide pour les écosystèmes naturels, la santé humaine, la sécurité, les droits numériques et la stabilité économique, qui pourraient se transformer en crises et en catastrophes au cours de la prochaine décennie.