Nos experts et autres analystes, en tout cas la plupart d’entre eux, ne rendent pas service à la nation, aux Tunisiens, par leur analyse de la chose publique tunisienne. Walid Ben Salah en fait partie. On l’a suivi depuis des années, il n’a jamais dit quelque chose pour rassurer les Tunisiens. Et ce n’est pas la loi de finances 2023 qui pourrait le faire changer d’avis.

“2023 risque d’être l’année des dérives socioéconomiques et financières”, avertit le président de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie, Walid Ben Salah, lors d’une rencontre consacrée à la discussion de la loi de finances de 2023, qui s’est tenue jeudi 12 janvier 2023 à Tunis.

Même si le budget 2023 a prévu des mesures visant à mobiliser des ressources additionnelles et réduire les dépenses allouées aux subventions, il repose sur des “équilibres fragiles”. Son financement reste tributaire de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), a estimé l’expert.

“La conclusion de cet accord représente une condition sin qua non, pour obtenir d’autres financements extérieurs. Ces derniers seront de l’ordre de 15 milliards de dinars dont 4,7 milliards de dinars n’ont pas encore fait l’objet d’approbation, ce qui constitue une grave menace pour le financement des dépenses de l’année prochaine”.

Et d’appeler à faire face à ces risques, “en unissant les efforts pour entamer les réformes structurelles dans les plus brefs délais, notamment, celles relatives à la restructuration budgétaire, l’amélioration du climat des affaires, la sauvegarde des entreprises publiques et la consécration de la justice fiscale”.

“Il est nécessaire de rétablir la confiance entre les différentes forces vives du pays, en adoptant une approche participative et un dialogue constructif sur les grands défis stratégiques nationaux. La prochaine étape requiert la consécration des valeurs du travail et le partage des sacrifices sur la base de l’équité entre les différentes catégories sociales”.

De son côté, la ministre des Finances, Sihem Nemsia Boughdiri, a reconnu que le pays traverse une situation économique “difficile” qui nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties. Elle rappelle que le gouvernement de Najla Bouden a pris ses fonctions en octobre 2021, dans une conjoncture “très difficile” qui a mené à une faible croissance, un recul de l’investissement et une dégradation de la situation des entreprises publiques, lesquelles sont devenues “tributaires des subventions et des transferts financiers de l’Etat”.

Et de qualifier la situation des finances publiques d'”étouffante”, expliquant que cela est du “au fardeau des dépenses de gestion” outre les dégradations successives des notations souveraines de la Tunisie.

A tout cela s’ajoute, “les effets de la guerre en Ukraine qui a été à l’origine d’une crise mondiale dont les effets ont été nombreux dont principalement, la flambée des prix des produits pétroliers et de base”.

“Malgré cela, le gouvernement a tenu à assumer pleinement ses responsabilités, afin de surmonter cette crise et tenir ses engagements envers le peuple”…”Aujourd’hui, il est temps de passer à l’exécution des grandes réformes afin de traiter les véritables causes ayant entraîné cette situation”, a-t-elle souligné.