Les chefs d’entreprise membres de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) ont affiché un optimisme prudent quant aux perspectives de 2022 et au rebond de l’activité économique, notamment de l’investissement en 2023, selon le baromètre de la conjoncture 2022-2023 de la CCITF.

23% des entreprises sondées s’attendent à une forte amélioration de leur chiffre d’affaires, 69% prévoient une amélioration moyenne, alors que 8% s’attendent à une baisse de leur activité.

Mené auprès de 143 entreprises adhérentes à la CCITF (55 dans l’industrie, 82 dans le secteur des services et 3 dans le secteur agricole), dont 62 à participation française (soit 43%), ce baromètre révèle que la reprise tant attendue et souhaitée reste néanmoins tributaire de la satisfaction d’un certain nombre de facteurs interdépendants.

L’enquête, annuelle, vise à cerner les sources de compétitivité et de faiblesse de l’écosystème tunisien des affaires, évaluer les performances des entreprises 2021, 2022 et les perspectives de 2023, apprécier les facteurs de compétitivité du site tunisien des affaires.

Il s’agit également d’avoir une idée sur les opportunités qu’offre le mouvement de relocalisation, de savoir si les entreprises adhérentes sont prêtes pour la transition écologique et de mesurer l’impact de la guerre d’Ukraine sur l’activité des entreprises.

Selon les chefs d’entreprises enquêtés, la restauration de la confiance et la relance de la croissance restent tributaire, au renforcement de la stabilité politique et à l’amélioration de l’environnement des affaires.

Ces préalables sont à même de renforcer la confiance des opérateurs et de leur permettre d’avoir une meilleure visibilité pour tirer le meilleur parti du mouvement de relocalisation qui commence à se dessiner en Europe.

D’une manière générale, le baromètre de la CCITF montre qu’en 2022 près de 84% des entreprises sondées prévoient soit une croissance ou une stagnation de leur chiffre d’affaires, 16% seulement s’attendent à une baisse de leur chiffre d’affaires.

En matière d’emploi, l’enquête a fait ressortir que 51% des entreprises sondées (72) ont créé entre 1 à 19 emplois, 14% ont embauché entre 20 et 50 personnes, 13% ont créé entre 50 et 100 emplois et 6% ont créé 100 emplois et plus.

En ce qui concerne les facteurs de compétitivité du site tunisien des affaires, un sentiment mitigé se dégage. Les entreprises craignent le plus au cours des douze prochains mois, quatre facteurs.

Il s’agit de l’instabilité politique considérée pour 34%, comme facteur à risque, la dégradation de l’environnement des affaires qui pose un problème pour 24% des sondés, de l’instabilité de l’environnement international redouté par 20% des entreprises sondées et de la baisse de la demande et l’instabilité du cadre fiscal qui continuent à préoccuper 11% des chefs d’entreprise interrogés.

Sur un autre plan, la relation administration-entreprises reste empreinte de flou et les procédures administratives sont considérées encore de lourdes et tortueuses. En attendant que le processus de digitalisation avance et se généralise, 39,2% des entreprises trouvent des difficultés avec les services de la douane, 32% avec l’administration fiscale, 22,40% avec les services de la Banque Centrale et 12% avec la CNSS.

Cependant le site tunisien des affaires reste compétitif et propice au partenariat. En effet 80% des entreprises sondées considèrent la Tunisie soit moyennement ou très attractive.

En matière de transition écologique, la majorité des entreprises sont soient prêtes ou moyennement prêtes à ce processus de transformation. L’enquête révèle que le tiers des entreprises interrogées se déclarent prêts pour la transition et 43% des entreprises pensent qu’elles sont moyennement prêtes.

S’agissant des répercussions de la Guerre d’Ukraine sur les entreprises, les résultats sont différenciés. Il ressort que 29% des entreprises sondées indiquent l’absence de tout impact, 33% des entreprises déplorent un impact et 38% des entreprises déclarent avoir subies un impact moyen.