[Opinion] – Pénurie de carburant en Tunisie  : Où sont nos frères “pétroliers“ ?

« Nos frères ». « Nos amis ». « Solidarité arabe »… Ces mots existent dans le subconscient collectif des masses arabes. Mais dans la réalité, aujourd’hui en tout cas, ils ne signifient plus grand-chose. Ils sonnent faux.

Voyons voir ! La Tunisie est un petit pays “coincé“ entre deux grands pays, en l’occurrence l’Algérie et la Libye. Rien d’anormal, cela dit en passant.

Il s’agit de deux géants dotés par la nature –que Dieu soit loué- d’importantes ressources énergétiques (ils font même partie des 20-30 géants mondiaux en la matière), pétrole et gaz essentiellement. Ce qui n’est pas le cas de la Tunisie. Là aussi pas vraiment de problème, ils n’y sont pour rien.

Mais quand on creuse un peu, on constate toutefois qu’il y a problème… politique, notamment en nous référant aux premiers mots de notre article « nos frères » ou « solidarité arabe ».

On ne va pas remonter à des siècles, nous allons juste considérer ces dernières semaines.

En effet, les Tunisiens sont confrontés à plusieurs sortes de pénurie, dont deux menacent leur existence : une pénurie alimentaire et une pénurie de carburants.

Suivez mon regard ! Avez-vous perçu le hiatus ? Oui, non ?

Ok pas grave. S’il en est ainsi, c’est parce que notre pays n’a pas (ou très peu) de pétrole et de gaz, et manque d’argent pour pouvoir importer des denrées alimentaires de première nécessité, mais aussi de pétrole et de gaz pour faire fonctionner correctement l’économie du pays.

Or, avons-nous dit plus haut « solidarité arabe », mieux « frère arabe ». Alors, où se trouvent-ils ces concepts dans la réalité ? Signifient-ils quelque chose pour les autres ? Cherchent-ils un visa pour venir nous aider ? Mais bon sang, de quoi reproche-t-on aux Tunisiens ?

Poursuivons nos interrogations et étendons-les sur des aspects plus généraux. Depuis quelques mois, la Tunisie négocie un accord de prêt avec le Fonds monétaire international. Si « solidarité arabe » y avait, est-ce qu’un pays arabe aurait besoin d’un crédit auprès des institutions du Bretton Woods (Banque mondiale et FMI notamment) ? Bien sûr que non.

En matière de commerce, il est fréquent de constater que des Etats arabes importent des produits de pays très lointains qui existent pourtant dans la région. Et on a le culot de prononcer ces mots (frères arabes, solidarité arabe…). Cela dit en passant, la Tunisie a toujours eu des prêts auprès du Japon avec les taux les plus bas par rapport à ceux obtenu auprès des pays arabes.

On se rappelle aussi de ce prince du Golfe arabe qui, il y a quelques années de cela, avait acheté une toile de plusieurs millions de dollars (on a évoqué 500 millions de dollars) alors que certains pays arabes cherchaient de crédits pour importer des médicaments pour leurs populations.

Mais qu’est-ce qui ne tourne pas très rond chez nos « frères arabes » ?

TB