L’association culturelle “Tazammourt” a lancé, dimanche 9 octobre 2022, l’ouverture de l’appel à participation pour le troisième colloque international sur l’olivier ayant pour thème “L’Olivier source d’inspiration”, et ce, du 1er au 3 décembre 2023.

L’association informe que dans le cadre des préparatifs engagés pour le déroulement du colloque dans de bonnes conditions, les propositions de communications doivent être envoyées au plus tard le 31 décembre 2022.

Dans ce contexte, l’association informe que le thème choisi sera traité autour des axes suivants : “l’olivier et son rapport à l’inspiration et l’ampleur des imbrications cognitives et artistiques dans les sciences humaines”, “les symboles de l’olivier, ses valeurs philosophiques, sociales et culturelles, et son rôle lié à la pensée humaine dans la détermination et la cristallisation du chemin de l’inspiration”, “l’inspiration de l’olivier et de ceux qui s’y intéressent et la logique de la créativité patrimoniale et littéraire” et “les manifestations d’inspiration dans les pratiques artistiques en théorie et en pratique et leur relation avec l’olivier”.

Le contexte de l’inspiration est défini en tant que sensation exquise, mystérieuse voire surnaturelle, vécue par l’artiste durant des moments de révélation, figure comme l’essence de tout acte créatif. Dès lors, le créateur la recherche, qu’il soit plasticien, écrivain, musicien, artisan, paysan, militaire ou scientifique. Les sources d’inspiration ont varié à travers les âges et les contextes, elles étaient à l’origine de la création de chefs-d’œuvre artistiques et littéraires incarnant la diversité des gouts et le raffinement des perceptions.

Le contemplateur de l’histoire et du concept de cette inspiration à travers les âges, note le développement constant de ses expressions, des mythes païens aux faits scientifiques, et note également que ses sources varient. Cela explique la multiplicité des expériences artistiques et la diversité de leurs styles et de leur vocabulaire. L’inspiration dans ce sens est une énergie ancrée dans le tréfonds de nos sentiments où elle rayonne et se manifeste de manière créative chaque fois qu’une scène, une situation, une image ou le sens d’un lieu ou d’un moment le fait advenir. Ainsi, les sources d’inspiration, ses formes et ses manifestations sont nombreuses et protéiformes.

L’olivier qui par la rondeur de sa forme, la largeur de son tronc, sa verdure persistante et sa longévité, a acquis un prestige et une révérence inégalés. Il a été pendant longtemps un compagnon de chemin pour l’Homme, le relatant ainsi que ses modes de vie depuis les périodes historiques anciennes. La fréquence des légendes et l’accumulation des rituels qui les entourent ne le prouvent pas. Et bientôt l’arbre est devenu le symbole de tout le bassin méditerranéen, jusqu’à ce qu’il soit appelé la “Mer des oliviers”.

Bien plus, il est devenu un symbole distinctif de tout le monde antique, et un signe d’appartenance et de civilisation. C’est pourquoi l’historien romain Pline l’Ancien l’appelait “l’arbre enchanté aux feuilles d’argent”. Le penseur français “Georges Duhamel” en a fait un signe de la moyenne lorsqu’il a dit : “Là où l’olivier renonce, finit la Méditerranée”.

Ainsi, l’olivier était entouré de multiples symboles et façonnait les cultures et les modes de vie, transcendant sa valeur économique et son rendement matériel du produit pour accéder à un statut symbolique et à une signification civilisationnelle aux dimensions cosmiques.

Ses multiples connotations ont affecté la mémoire, et il est devenu une valeur artistique autour de laquelle gravitent plusieurs œuvres, jusqu’à ce qu’il se transforme en une étude des races humaines et des expressions artistiques et littéraires. Il est le roi incontesté des arbres et l’arbre de la sainteté par excellence, à tel point qu’elle a été décrite en de nombreux endroits comme “l’arbre de lumière”.

Cette sacralité repose sur sa prégnance liturgique et symbolique dans les patrimoines religieux. Il est mentionné dans tous les livres sacrés, comme dans les religions antiques, chez les Cananéens, les Assyriens, les Grecs, les anciens Egyptiens, les Amazighs et autres peuples de la Méditerranée et du Moyen Orient.

A la lumière de ces considérations d’ordre général, il paraît clairement que l’olivier a conduit à la naissance d’un terme artistique et culturel distinct, en raison de son lien profond avec l’imaginaire populaire et artistique. Là où il était et le restera toujours, le centre d’intérêt des artistes et la source d’inspiration des écrivains, poètes et créateurs depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours.

Il n’y a aucune preuve de cela dans les dessins rupestres ni ceux sur la céramique, ni de la richesse de nos traditions orales avec des représentations abondantes d’oliviers de tous les styles, car ils ont inspiré le conteur, appelé localement “Fedawi”, poète et artiste populaire. Ils ont donc organisé en eux les œuvres les plus éloquentes et les plus belles.

Ce bel arbre sacré a une forte présence dans le patrimoine de notre pays tunisien à travers ses riches monuments artistiques célébrant cet arbre symbolique. On citera Parmi elles notamment les peintures en mosaïque ornant les sols des maisons et des palais à l’époque romaine et reflétant le développement civilisationnel et la prospérité économique du pays à cette époque.

Le plus célèbre tableau de mosaïque est celui de “Neptune”, qui a été découvert à Ras Gaboudia près de la ville de Chebba au Sahel tunisien. Ce chef-d’œuvre remonte au IIe siècle de notre ère, et il est aujourd’hui conservé au Musée national de Bardo et symbolise les quatre saisons : l’été est représenté par des épis de blé dorés, le printemps par des fleurs colorées, l’automne par des feuilles pendantes et des grappes de raisin, et l’hiver est représenté par de tendres rameaux d’olivier. Aussi l’olivier demeure-t-il aujourd’hui une source d’inspiration inépuisable pour l’art engagé, notamment la littérature de résistance en Palestine, devenue une icône immortelle de la lutte et une fierté du peuple palestinien.