L’industrie culturelle en Tunisie constituent un secteur clé de l’économie et un vecteur d’investissement qui bénéficie de larges incitations financières et fiscales.

Les avantages financiers et fiscaux de l’investissement dans les industries culturelles et créatives ont été au centre la première conférence régionale pour stimuler l’investissement dans le secteur culturel organisée, mercredi, à la Cité de la culture à Tunis. Elle est destinée aux gouvernorats du Grand Tunis (Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous) en plus de Bizerte, Zaghouan et Nabeul.

Des experts et spécialistes représentants le ministère des Affaires culturelles, l’Agence de promotion et de l’innovation (APII), le ministère des Finances, la Société Tunisienne de Garantie (SOTUGAR), la Cour des Comptes ont pris part à ce premier rendez-vous d’envergure nationale organisé par le ministère des affaires culturelles.

Dans son allocution à l’ouverture des travaux, Lassaad Saïd, chef du cabinet de la ministre des Affaires culturelles, a souligné que ” le thème de cette première conférence régionale pour stimuler l’investissement dans le secteur culturel constitue est l’un des grands axes des grandes réformes au ministère “.

La culture comme une option de développement durable  

Des réformes “émanent de la conviction de son département quant à l’importance de ce secteur qui représente un levier de développement global et durable”, a-t-il dit, estimant que “durant les dernières années, le secteur culturel est devenu un important moteur de croissance économique”.

Au-delà d’être une composante essentielle de l’identité des peuples et des sociétés, la culture avec ses multiples éléments s’est transformée en une source de richesse et une option de développement durable qui repose sur une ressource assez unique et renouvelable qu’est la créativité humaine, a-t-il expliqué.

La création d’emplois pour les start-uppeurs, parmi les jeunes en particulier, s’investissant dans des PME qui jouent en rôle important dans l’économie du savoir et créative, est l’une des caractéristiques des industries culturelles et créatives.

En dépit des opportunités importantes offertes par le secteur des industries culturelles et créatives, leur contribution dans le développement économique ne dépasse pas les 1% du PNB, a souligné le responsable, tout en citant le cas des pays développés ayant réussi à tirer profit de ce créneau.

Réticence des banques

Les investisseurs font face à des défis qui, dit-il, se rapportent à l’accès aux fonds pour la mise en place de leurs projets, ce qui constitue un obstacle supplémentaire dans un secteur assez risqué. A ce sujet, il évoque ” la réticence des bailleurs de fonds en particulier les banques à prêter aux startups, en l’absence de garantie de remboursement traditionnelles “. La difficulté concerne aussi, à son avis, ” la promotion du produit culturel et créatif qui dépend des goûts assez variés du public et son appréciation “.

Le responsable a présenté les grands axes de la politique culturelle de l’Etat tunisien qui consiste à offrir un cadre propice à l’investissement culturel à travers plusieurs mécanismes d’appui. Une infrastructure culturelle adéquate et un cadre législatif développé qui tient compte de la propriété littéraire et artistiques et les droits d’auteur sont des priorités pour le secteur.

Réformes

Les réformes visant à favoriser le climat des affaires ciblent tous les acteurs culturels, notamment les jeunes start-uppeurs, par des procédures administratives simplifiées, des mécanismes d’appui et des avantages financiers et fiscaux. Le capital humain, les projets à haute valeur ajoutée sont au cœur de cette orientation.

Créé en vertu de la loi des finances complémentaire de 2014, le mécénant culturel en Tunisie bénéficie de grandes facilités et des lois contenues le code des impôts. Il permet aux donateurs en faveur des entreprises culturelles, des projets, des œuvres culturelles et artistiques, la soustraction totale des montants de leurs dons de la base de l’impôt sur les revenus des personnes physiques et morales aux créateurs et divers acteurs culturels.

Le mécénat sera mis en valeur

Pour entreprendre une action de mécénat, la première étape consiste en la signature d’une convention de financement entre le donateur et le créateur ou entre le donateur et le directeur de l’institution culturelle ou entre le donateur et le responsable du projet culturel.

Une fois l’accord conclu, intervient en seconde étape l’approbation du ministère des Affaires culturelles. Ce dernier leur remettra un certificat prouvant la vocation culturelle du projet proposé.

Le mécénat pourra ainsi être mis en place entre le donateur ou la partie donatrice et le créateur ou l’institution culturelle partenaire. Lors de la déclaration annuelle des impôts, la partie mécène est tenue d’indiquer le montant s’inscrivant dans le cadre du mécénat culturel attribué et la personne ou l’institution bénéficiaire.

Notons que la Déclaration finale de la conférence mondiale, de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur les politiques culturelles et le développement durable “Mondialcult 2022”, organisée à Mexico (28-30 septembre) affirme que “la culture est un bien public mondial”. Elle a été adoptée par les Etats membres de l’Unesco, dont la Tunisie fait partie, qui devront suivre une feuille de route commune pour renforcer les politiques publiques dans le secteur culturel.