La Cité de la culture accueille, mercredi 21 septembre 2022, les rencontres ” Art, culture et cinéma ” organisées dans le cadre de la première édition d’un Forum international des Sciences humaines et sociales “Insaniyyat” (Humanités) qui se tient du 20 au 24 septembre, à la Cité et au Campus universitaire de La Manouba.

La conférence inaugurale sera donnée par Sami Ben Ameur, Professeur émérite à l’Université de Tunis, qui présentera une étude de quelques cas de musées arabes et leurs projets culturels.

Les rencontres ” Art, culture et cinéma ” seront également consacrées aux thèmes suivants; “Production cinématographique dans le monde arabe, de la création à la distribution, en quête de transmission intergénérationnelle?, “Musiques et positionnements éthiques. le musicien comme être social (Egypte, Maroc, Golfe)”, archives sonores en Méditerranée” et ” Ce que l’art fait à la ville au Maghreb et au Moyen-Orient: pratiques artistiques et transformations de l’espace public”.

Selon le résumé présenté par Sami Ben Ameur, la conférence inaugurale abordera dans la première moitié de cette recherche, l’étude du concept de musée qui vise de prime abord à conserver la mémoire humaine relative à un pays donné.

Le concept de musée aujourd’hui, dans la plupart des pays développés, ne se limite plus à cette tâche, mais est devenu aussi, selon des critères fixés par le Conseil International des Musées, ICOM, doté de dimensions scientifiques, pédagogiques et ludiques qui contribuent à renforcer la relation entre l’œuvre et le public.

Partant de cette nouvelle définition du musée d’aujourd’hui, il est devenu nécessaire pour les musées d’art d’adhérer à ces normes pour opérer ce passage du concept de musée conservateur au concept de musée entrepreneur.

Dans la seconde moitié, il s’interrogera sur la situation des musées d’art dans les pays arabes aujourd’hui et sur leurs problèmes. Leur histoire, commencé au début du XXe siècle, et les obstacles ayant ont freiné leur évolution-notamment d’ordre politique, colonial, culturel et matériel- seront abordés.

Le cas du Musée national des Beaux-Arts d’Alger et ses œuvres (300) déportées à Paris à l’époque du colonialisme. Le musée a été bombardé avant l’indépendance par l’organisation OAS, en avril 1962. Une partie des œuvres ont été récupérées par l’Algérie après l’indépendance.

Quant au Musée national d’art moderne de Bagdad, ses collections ont été volées en 2003 après l’invasion de la ville de Bagdad par les forces américaines, et la bibliothèque et les archives du Centre des arts ont également été détruites.

Le Musée national d’Art moderne et contemporain de Tunis (2018) et le musée du Louvre Abu Dhabi (2017) seront également au cœur de cette conférence.

Ce rendez-vous sera l’occasion de mettre de sensibiliser les dirigeants et les politiciens dans nombre certains pays arabes au rôle des musées d’arts visuels dans la vie culturelle, éducative et économique. Le but sera également aussi de les inciter à envisager des programmes culturels nationaux sérieux et stratégiques, en réponse aux besoins du public.

C’est aussi un moyen de les pousser à concevoir et mettre en œuvre des projets adaptés à ces programmes et qui coupent avec la marginalisation culturelle, l’occasionnel et l’improvisation qui règnent dans certains musées de la région.

La conférence sera l’occasion de lever le voile sur l’état des lieux dans les musées de la région arabe. Malgré l’émergence de quelques musées au cours des dernières décennies, qui cherchaient à se conformer aux normes muséales internationales, la plupart des pays arabes manquent encore de musées d’art.

Par ailleurs, plusieurs des musées ouverts, ont besoin aujourd’hui, d’une grande réforme pour s’aligner aux normes internationales d’un musée du XXIe siècle.