Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Noureddine Ben Ayed, estime nécessaire d’augmenter le prix du lait à la production de 800 millimes au moins, et ce conformément aux expériences des pays voisins, et arabes et à réduire le coût des fourrages qui représentent 80% du total des dépenses de l’éleveur.

Intervenant lors de la conférence nationale sur les préparatifs de la saison des grandes cultures 2022/2023, tenue mercredi 7 septembre au siège de l’UTAP, Ben Ayed a expliqué que cette augmentation doit essentiellement toucher le circuit de production pour améliorer les conditions dans lesquelles travaille l’éleveur et garantir la pérennité du secteur, et il ne s’agit en aucun cas alourdir la charge du citoyen.

Dans ce cadre, il rappelle que le lait est acheté auprès de l’agriculteur à 1 140 millimes alors qu’il est importé au prix 3 000 millimes, ce qui a engendré la crise dans ce secteur.

Concernant le secteur des grandes cultures, Ben Ayed affirme que le ministère de l’Agriculture n’a fourni, à ce jour, aucun produit organique de base en préparation de la saison 2022/2023 qui démarre habituellement en septembre.

“Les autorités de tutelle n’ont pas répondu aux revendications des agriculteurs relatives au doublement de la production et la garantie de la réussite de cette saison”, se désole-t-il. Pourtant, il importe de bien préparer la saison des grandes cultures en fournissant les besoins de la production et en préparant les terres pour éviter la hausse des prix et la non disponibilité de blé aussi bien au niveau national qu’international en raison de la crise russo-ukrainienne.

La définition d’une stratégie claire est à même de permettre au ministère de l’Agriculture d’identifier des estimations réelles de la récolte et d’éviter la publication de chiffres erronés comme ce qui s’est produit la saison écoulée qui n’a réalisé que 7,4 millions quintaux de blé dur contre des estimations de 16 millions quintaux.

Ben Ayed a fait savoir que l’organisation agricole présentera un certain nombre de recommandations et solutions qui seront identifiées après les négociations entre les agriculteurs et la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.

Il n’a pas manqué de rappeler que l’UTAP joue un rôle important en matière de fixation des prix des intrants agricoles surtout ceux du dioxyde de phosphate (DAP) et l’ammonitrate pour assurer une marge de gain incitative pour l’agriculteur et maîtriser le coût de production.