La ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Amel Moussa, annonce le lancement, prochainement, d’un comité national de réflexion sur l’intérêt de l’adoption du régime de la séance unique au travail pour la famille tunisienne.

Lors d’une conférence de presse tenue au siège de département à Tunis, lundi 8 août 2022, la ministre a précisé que le comité sera formé d’hommes et de femmes et poursuivra ses travaux tout au long de l’année avec la participation des représentants des structures gouvernementales, de la société civile, de psychologues, de sociologues et d’économistes pour réfléchir ensemble et formuler des recommandations sur l’intérêt de l’adoption du régime de la séance unique au travail pour la famille. Elle assure que le ministère a reçu plusieurs appels allant dans ce sens.

Par ailleurs, elle a dévoilé les résultats du rapport national sur la lutte contre la violence au titre de 2021, qui fait apparaître une baisse importante des signalements relatifs à la violence en 2021, lesquels passent de 15 000 en 2020 à 7 500.

” Ce chiffre pourrait continuer de baisser en 2022, car au cours du premier semestre, 3 161 signalements relatifs à la violence ont été enregistrés sur le numéro vert 1899 “, a-t-elle fait savoir rappelant que l’augmentation des signalements en 2020 était due à la crise du coronavirus et au confinement.

En outre, la ministre a indiqué que le rapport a démontré que les femmes âgées entre 30 et 40 ans ont été les plus exposées à la violence (40%) tandis que 25% des signalements parvenus au numéro vert ont concerné des femmes victimes de violence âgées entre 41 et 50 ans.

” Dans 74% des cas, l’auteur de la violence est le conjoint “, a-t-elle précisé.

2484 femmes victimes de violence ont été prises en charge par les délégations régionales des affaires de la femme et de la famille notamment dans les régions du Grand Tunis, Sidi Bouzid et Monastir où a été enregistré le plus grand nombre de victimes.

Selon le rapport, les services du ministère de l’intérieur ont reçu 69 777 plaintes relatives à la violence contre la femme ou l’enfant en 2021 dont 58% étaient des cas de violence physique et 31% étaient des cas de violence morale. 6% des plaintes étaient liées à une violence sexuelle et 5% à une violence économique.

Les services de police, en coordination avec le ministère public, ont éloigné 501 suspects de leurs domiciles et les ont interdits de s’approcher du lieu de résidence de la victime.

Par ailleurs, le rapport signale que les services du ministère des Affaires sociales ont pris en charge 2 633 victimes de violence dont 1 758 sont de sexe féminin et 875 sont de sexe masculin.

De son côté, le ministère de l’Education a enregistré, durant l’année scolaire 2020-2021, 2 928 cas de violence en milieu scolaire dont 3% survenus dans les écoles primaires et 97% dans les collèges et lycées secondaires.

A cette occasion, Amel Moussa a souligné l’importance de la loi organique n58 de 2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes estimant que la prévention et la sensibilisation sont le seul moyen de lutter contre la violence.

Elle a, par ailleurs, annoncé que, dans trois mois, une plateforme regroupant toutes les données sur la violence faite aux femmes sera mise en place et facilitera la prise en charge des victimes.

” Le numéro vert 1899 sera également opérationnel tout au long de la semaine et tout au long de la journée afin de permettre aux victimes d’enregistrer leurs plaintes “, a-t-elle ajouté signalant l’ouverture, ce lundi, de 5 nouveaux centres d’accueil des femmes victimes de violence à Tozeur, Tataouine, Gabès, Jendouba et Kairouan et ce, en partenariat avec l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT).

” Deux autres centres ouvriront leurs portes d’ici la fin de l’année et ce, au Kef et à Kasserine “, a-t-elle fait savoir.