La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, annonce la création d’un “Conseil national de développement industriel” en tant que mécanisme de suivi, d’évaluation, d’interaction et d’intervention instantanée pour l’accélération de la réalisation des projets en Tunisie qui ambitionne de porter la valeur de ses exportations à 18 milliards de dinars en 2025.

A l’ouverture des travaux de la conférence nationale sur la stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035, organisé mercredi 6 juillet 2022, elle a indiqué que ce mécanisme s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en oeuvre de la stratégie nationale dans le secteur industriel.

“L’élaboration de cette stratégie constitue un pas important, d’où la nécessité d’assurer le suivi de son exécution et sa bonne gouvernance, afin d’atteindre ses objectifs et promouvoir le site Tunisie comme pôle industriel”, a expliqué Bouden.

Cette stratégie doit être un élément essentiel du Programme national des réformes dont l’annonce a été faite fin juin 2022.

La stratégie industrielle a été basée sur une approche participative globale afin de s’adapter aux exigences du développement durable, à la situation économique et aux défis à l’échelle nationale, régionale et internationale, ainsi que de limiter les répercussions de l’épidémie du coronavirus, de la guerre en Ukraine, a-t-elle ajouté.

Lire aussi: Tunisie : Voici le programme des réformes globales du gouvernement Bouden !

Les cinq étapes de la stratégie nationale

Bouden rappellera également que cette stratégie est passée par cinq étapes, dont des interventions de terrain, les concertations avec les partenaires et les entreprises industrielles et le recensement d’environ 4000 entreprises sur les plans central et régional.

Le dialogue régional et sectoriel a abouti à la fixation des principales orientations qui seront inscrites dans le cadre des priorités du gouvernement, dont le développement des spécialités sectorielles sur le plan régional et ancrer des initiatives industrielles globales et durables, et une spécialisation régionale afin de polariser les investissements de valeur, a-t-elle ajouté.

S’adapter aux mutations internationales

La cheffe de gouvernement a souligné la capacité du tissu industriel à s’adapter aux mutations internationales et à la mise en place d’un nouveau modèle de développement, à travers la concentration sur les secteurs à haute compétitivité et employabilité, la diversification des partenaires économiques et l’amélioration du modèle d’affaire outre le renforcement du partenariat entre les secteurs privé et public et l’intégration des secteurs prometteurs.

Un mécanisme d’investissement dans les régions et d’impulsion de l’initiative privée et du partenariat entre les secteurs public/privé sera créé, a-t-elle promis, précisant que des réunions se tiendront chaque mois sur cette question, outre la poursuite de l’organisation de forums d’investissement industriel dans les régions intérieures au cours des trois prochains mois.

Confiance au potentiel humain des Tunisiens

“Le potentiel humain de la Tunisie pourrait garantir la réussite de cette stratégie et fournir des systèmes de haute performance du secteur industriel compétitif et durable” a indiqué Bouden.

Un nouveau modèle de développement industriel

La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Gongi, dira de son côté que la stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035 a abouti à la proposition d’un nouveau modèle de développement industriel, qui s’inscrit dans le cadre d’une vision future du gouvernement comportant des objectifs à moyen et long terme.

La Tunisie oeuvre à porter la contribution de la valeur ajoutée du secteur au PIB à 18% à l’horizon de 2025 et à 20% en 2035, de doubler la valeur des exportations pour atteindre 18 milliards de dinars en 2025 et 36 milliards de dinars en 2035.

La Tunisie ambitionne également à augmenter le nombre des emplois industriels à 640 mille postes en 2025 et à 840 mille en 2035.

Pour Gongi, le développement industriel dans la régions constitue un point fort si les avantages comparatifs de chaque région sont mieux exploités de manière à développer leur attractivité pour l’investissement.