Entamé il y a quelques mois, le projet de préservation des archives audiovisuelles dans les laboratoires de Gammarth qui vise le sauvetage de près de 32 mille bobines est toujours en cours. Jusqu’au mercredi 22 juin, quelque 4 499 bobines ont été sauvées, selon le ministère des Affaires culturelles.

Le projet de préservation des archives audiovisuelles à Gammarth a été au centre d’une visite de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, dans les locaux où sont conservées les archives à Gammarth. Rappelons qu’en décembre 2021, la ministre avait effectué une première visite sur les lieux.

Au cours de cette nouvelle visite, la ministre a souligné l’importance d’améliorer les conditions de travail sur ce projet, indique un communiqué du ministère.

Elle a également appelé à renforcer l’équipe en charge de ce projet et à recourir à l’expertise étrangère en matière de formation, en plus de hâter la mise en place d’un laboratoire de numérisation et sauvegarde des bobines.

L’ouverture sur les différents établissements en lien avec ce projet et la sensibilisation quant à l’importance des archives audiovisuelles ont été également parmi les recommandations de la ministre.

Le projet de sauvetage des archives audiovisuelles dans les laboratoires de Gammarth, en vue d’entamer leur inventaire et numérisation, est réalisé sous la supervision d’un comité représentant les ministères des Affaires culturelles, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières et de Défense nationale.

Les archives audiovisuelles à Gammarth, propriété de l’Etat, sont sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. Après l’acquisition des laboratoires de Gammarth en 2003, ces archives ont été provisoirement placées sous la responsabilité de la Société Quinta Communications de Tarek Ben Ammar.

La préservation des archives, actuellement mal conservées, se fait selon un plan de travail pour la sélection de films existants dans les laboratoires où logent exclusivement les négatifs et les rushes ainsi que les copies des “Actualités tunisiennes”.

Rappelons que les copies des archives de films achetés ou financés par l’Etat sont placées au siège du ministère des Affaires culturelles.

Un chantier de grande envergure avait démarré il y a plus de quatre ans dans le cadre de la préservation des archives audiovisuelles notamment celles restituées des laboratoires de Gammarth. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un grand projet national visant à préserver ces archives, leur numérisation et leur archivage.

Le traitement des archives audiovisuelles s’effectue par une équipe de techniciens relevant l’institution des Archives nationales et du Département des arts scéniques et des arts audiovisuels au sein du ministère des Affaires culturelles. Le Centre du cinéma et de l’image (CNCI), la Cinémathèque tunisienne et la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) sont largement impliqués dans ce projet.

Rappelons que la BNT abrite un espace, -aménagé au 8e étage-, consacré à la conservation du film, et ce en vertu d’un protocole de partenariat entre la BNT et le CNCI signé en novembre 2017.

Selon des données fournies par la Cinémathèque à l’occasion de l’inauguration des espaces fin novembre 2019, en marge des JCC, les réserves du 8e étage à la BNT ( 1050 mètres carré) sont composées de cinq salles de trente-trois mètres sur sept pouvant abriter vingt six mille bobines. Des rayonnages adaptés et un système d’hygrométrie assurant la maîtrise de l’humidité et de la température attendent les films qui y seront stockés.

A l’époque, un laboratoire de la Cinémathèque a été aménagé au niveau moins un de la Bibliothèque Nationale pour identifier et traiter les bobines en effectuant des tests d’acidité permettant de mettre en quarantaine les films atteints par le syndrome de vinaigre. Une série d’équipements notamment une moviola, des enrouleuses, des chariots afin de renforcer les capacités de cette unité, était également mentionnée.

Il était également prévu qu’un scanner et une essuyeuse soient acquis pour mettre en place le volet de numérisation et de restauration, indispensable pour assurer l’intégralité du processus de sauvegarde. La BNT avait mis à disposition son logiciel de base de données dont l’extension des champs permet d’introduire des informations spécifiques concernant les supports audiovisuels.

L’existence de ces locaux avait pour but de stimuler les producteurs, distributeurs, cinéastes et collectionneurs à accorder leur confiance à la Cinémathèque Tunisienne en y déposant leurs films avec des garanties protégeant leurs droits.