La Banque mondiale (BM) assure que les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient augmenter de 4,2% pour s’élever à 630 milliards de dollars cette année 2022. Cette hausse fait suite à une reprise presque record de 8,6% en 2021, selon la dernière note de l’Institution de Bretton Wood’s sur « les migrants et le développement » publiée le 11 mai 2022 à Washington.

La note de la BM indique qu’en 2021, les remises migratoires ont considérablement augmenté en Amérique latine et Caraïbes (25,3%), en Afrique subsaharienne (14,1%), en Europe et Asie centrale (7,87%), au Moyen-Orient et Afrique du Nord (7,6%) et en Asie du Sud (6,9%).

En revanche, en Asie de l’Est et Pacifique, les envois de fonds ont reculé de 3,3%, cependant, si l’on exclut la Chine, la région enregistre une hausse de 2,5 %, explique la Banque. À l’exclusion de la Chine, les remises migratoires représentent la plus grande source de financement extérieur pour les pays à revenu faible et intermédiaire depuis 2015, ajoute la BM…

Les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 7,6% en 2021 pour atteindre 61 milliards de dollars, sous l’effet de fortes hausses vers le Maroc (40%) et l’Égypte (6,4%). Une progression expliquée par la croissance économique enregistrée dans les pays d’accueil de l’Union européenne, ainsi que par les migrations de transit, qui ont contribué à une hausse des envois vers des pays d’accueil temporaire comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.

Pour cette année 2022, la BM prévoit un ralentissement dans envois vers la région MENA qui devrait s’établir à 6%.

L’institution rappelle que, pour les pays en développement de la région MENA, les envois de fonds des migrants constituent depuis longtemps la principale source de ressources extérieures (61% en 2021), devant l’aide publique au développement (APD), l’investissement direct étranger (IDE) et les flux de placement et d’endettement.

Par ailleurs, on note une baisse du coût d’envoi de 200 dollars vers la région au quatrième trimestre 2021, passant de 6,6% à 6,4%.

L’Afrique au sud du Sahara bien servie

Les remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 14,1% pour atteindre 49 milliards de dollars en 2021, après une baisse de 8,1% en 2020. La croissance des envois de fonds a bénéficié de la forte activité économique en Europe et aux États-Unis.

Ainsi, les transferts enregistrés vers le Nigeria, le plus grand pays bénéficiaire de la région, ont augmenté de 11,2%, en partie grâce aux politiques visant à canaliser les envois par le biais du système bancaire.

Les pays enregistrant des taux de croissance à deux chiffres sont le Cap Vert (23,3%), la Gambie (31%) et le Kenya (20,1%).

Les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (27%), le Lesotho (23%), les Comores (19%) et Cap Vert (16%).

En 2022, les remises migratoires devraient augmenter de 7,1%, à la faveur de la poursuite du recours aux canaux officiels au Nigeria et de la hausse des prix des denrées alimentaires – les migrants enverront probablement plus d’argent aux pays d’origine qui subissent actuellement des augmentations extraordinaires des prix des denrées de base.

Le coût d’envoi de 200 dollars vers la région s’élevait en moyenne à 7,8% au quatrième trimestre 2021, soit une légère baisse par rapport aux 8,2% enregistrés il y a un an.

Voici le Top 10 des pays bénéficiaires des transferts de fonds en Afrique en 2021 (selon la Banque mondiale) :

Egypte : 31,5 milliards de dollars

Nigeria : 19,2 milliards de dollars

Maroc : 10,4 milliards de dollars

Ghana : 4,5 milliards de dollars

Kenya : 3,7 milliards de dollars

Sénégal : 2,7 milliards de dollars

Tunisie : 2,2 milliards de dollars

Zimbabwe : 2 milliards de dollars

Algérie : 1,8 milliard de dollars

RD Congo : 1,3 milliard de dollars.

Source : Banque mondiale