Une étude de terrain sur la santé mentale des jeunes des quartiers populaires, élaborée par l’Organisation ” international Alert “, a révélé que 27 % des jeunes, âgés de 18 à 29 ans, considèrent leur état psychologique comme étant ” mauvais ou très mauvais “.

Dans cette étude, qui a inclu 1250 jeunes hommes et femmes de Kabarria, Kasserine Nord et Tataouine Nord, plus d’un quart des jeunes hommes interrogés ont exprimé le besoin d’aller chez un spécialiste ou un psychologue, alors qu’un jeune sur 8 a pu consulter un psychologue.

Cette étude, dont les résultats ont été présentés, mercredi, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, a révélé que 8% des jeunes interrogés ont déclaré souffrir de maladies chroniques alors que la moitié d’entre eux déclarent ne pas disposer de couverture de santé.

L’étude a également révélé que le chômage des jeunes dans ces zones dépasse les 40%, ce qui les incite à envisager l’émigration, qu’elle soit régulière ou irrégulière. En effet, 50 % des répondants ont manifesté leur désir d’émigrer.

Olfa Lamloum, directrice du Bureau de l’Organisation à Tunis, a indiqué que cette étude est la première du genre sur la santé mentale et les comportements à risque chez les jeunes de ces régions, soulignant que ce travail aborde également la question de l’anxiété chez les jeunes chômeurs comme l’un des indicateurs de la santé mentale.

L’étude fournit également des témoignages d’ex-détenus sur leurs expériences carcérales en se focalisant sur leur état de santé pendant et après la période d’incarcération.

Lamloum a dans ce sens appelé à accorder à la question de la santé mentale, l’importance nécessaire et à conférer aux jeunes, quel que soit leur statut économique, les moyens de disposer d’une couverture sanitaire, sans difficultés procédurales ou financières.

Parmi les recommandations de l’étude, la fourniture des services de santé aux jeunes, en particulier dans les régions de l’intérieur et la mobilisation de fonds auprès du ministère de la Santé.

Il s’agit également de développer les mécanismes nécessaires pour former des professionnels du secteur de la santé et permettre aux jeunes dans les établissements pénitentiaires de bénéficier de leurs propres services de santé mentale, gérés par les structures du ministère de la santé, avec la participation des ministères concernés et des organisations de défense des droits de l’homme intervenantes dans le sujet.