Nichée sur la rue El Moez (artère principale du quartier El Menzah 1), depuis sa création en 1979, la librairie El Moez a rouvert, vendredi 18 février 2022, ses portes après trois mois de fermeture suite à un incendie (court-circuit). C’était le 12 novembre 2021.

Faisant peau neuve et occupant une surface de 320 mètres carrés, la librairie a été complètement réaménagée pour accueillir ses nombreux visiteurs fidèles, avertis et avisés du milieu culturel.

Au beau milieu de cet espace bien éclairé et revêtu d’un nouveau parquet avec des étagères bien rangées et ordonnées, le gérant, Mohamed Bahri, ayant acheté le lieu 10 ans après sa création, a déclaré que l’opération de rénovation a bénéficié du soutien de tout le groupe Yamama (maison d’édition et de diffusion qui propose une gamme complète de produits scolaires et bureautiques à base de papier).

Outre cette équipe soudée de 12 membres réunissant, notamment Imen Mbarek (DGA du groupe) présente à la cérémonie de réouverture, c’est l’assurance qui a amplement contribué à sauver l’établissement en payant les fournisseurs, souligne-t-il.

Bien que l’affaire de l’incendie ait été largement médiatisée et en dépit des appels lancés au secteur public et privé pour venir en aide en vue de sauver ce lieu de culture et de lecture, se sont seulement les amis du livre, la clientèle et les éditeurs tunisiens qui sont venus apporter leur secours, tient à rappeler le gérant.

Aujourd’hui près de 250 000 titres meublent l’espace qui a perdu lors de l’incendie près de 150 millions de dinars a indiqué le propriétaire de la librairie.

Disposant d’une pochothèque immense, la librairie propose une large collection de livres d’art, de théâtre, d’architecture, de psychologie, de spiritualité, de thrillers, de poésie, de philosophie, de développement personnel, de beaux livres… des livres pour enfants et jeunesse, des jeux éducatifs, etc.

Fêtant la reprise, Mohamed Bahri, au beau milieu de plusieurs personnalités culturelles pour ne citer que le grand Raja Farhat, Chiraz Laatiri (ancienne ministre des Affaires culturelles), a tenu à fêter aussi la parution d’un nouveau livre signé par l’auteur et éditeur tunisien, Tahar Fazaa “Ettayes”.

Pendant près de trois heures de dédicace, ce sont plus de 250 personnes (hommes, femmes, enfants et jeunes de tout bord) qui ont afflué vers l’espace dont le crédo est : “lire c’est rêver les yeux fermés”, grâce au livre “qui n’est qu’une fenêtre par laquelle on s’évade” (Julien Green).

Célèbre auteur de près d’une vingtaine de livres en langue française, Tahar Fazza connu également par ses écrits en arabe littéraire, a déclaré à l’agence TAP que ce nouveau livre signe un nouveau départ pour lui avec l’écriture pour la première fois d’un ouvrage en dialecte tunisien.

Publié par Sindbad Editions, “Ettayes”, a-t-il précisé, est un livre de nouvelles. En 215 pages, les événements de l’histoire se passent en Tunisie dans un village perdu avant 1956, c’est-à-dire avant la promulgation du Code du statut personnel (CSP) venu régir notamment les règles du divorce devant le tribunal.

“Ettayes” c’est une règle religieuse en vertu de laquelle la femme répudiée trois fois par son mari ne peut lui revenir qu’après avoir épousé un autre.

Dans son livre, Tahar Fazaa raconte l’histoire d’un poète chanteur populaire qui est tombé, par le regard, lors d’une fête, sous le charme d’une femme. Le hasard a fait que cette dernière soit répudiée par son mari. Le hasard a fait encore son miracle : c’est ce jeune fou amoureux qui se trouve l’heureux élu avec lequel elle se marie juste pour une nuit…

“Ettayes”, en un mot, est une folle histoire d’amour qui n’a duré qu’une nuit.