La CGTT soutient l’initiative du 25 juillet, et propose

Le Conseil national de la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), réuni récemment à Tunis, a apporté un soutien aux mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021. La CGTT propose, aussi, une initiative citoyenne pour sortir de la crise.

La CGTT justifie son soutien par la confiscation, depuis dix ans, de la démocratie naissante tunisienne par un cartel d’islamistes et d’affairistes.

« Le processus de transition démocratique a fait l’objet de graves dérapages en occultant la redistribution des ressources et la réalisation d’un développement équitable devant satisfaire les revendications sociales de la révolution », estime la CGTT. « Les émeutes populaires du 25 juillet 2021 et les décisions présidentielles qui ont suivi constituent une opportunité historique pour concevoir un nouveau Contrat social citoyen durable ». lit-on dans la motion qui a clôturé les travaux du Conseil du syndicat.

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Plaidoyer pour un contrat social citoyen

Pour la CGTT, « ce nouveau contrat social devrait promouvoir une nouvelle relation entre le citoyen et l’Etat. Une relation fondée sur l’interdépendance entre légalité et légitimité, entre démocratie représentative et démocratie participative, et sur l’élargissement de la sphère de prise de décision ».

L’organisation syndicale s’engage à contribuer à la refondation de la transition démocratique. L’objectif recherché est double : mettre fin à l’héritage makhzénien -qui soutient un système politico-rentier bloquant les évolutions souhaitées aux plans social, écologique et économique- et engager la société dans un nouveau contrat social citoyen.

A cette fin, elle propose un projet d’initiative citoyenne en quatre points.

Une initiative en quatre points

Il s’agit de rester attaché aux principes et valeurs de la révolution tunisienne fondée sur la dignité, l’égalité et la justice.

Le deuxième souligne l’importance de l’acte de rupture du 25 juillet 2021 et l’enjeu de gérer au mieux la période de transition exceptionnelle et de refuser toute ingérence et tutelle étrangère.

Le troisième insiste sur la nécessité de passer de la situation exceptionnelle à la situation constitutionnelle conformément à une approche participative sur la base d’un nouveau contrat social citoyen tout en évitant de commettre les erreurs du passé.

Le quatrième consisterait à organiser un référendum et des élections législatives et municipales transparentes qui devraient consacrer la souveraineté du peuple, assurer le succès de la transition démocratique et confirmer l’exception tunisienne.

La CGTT, qui se dit héritière de la première organisation syndicale nationale tunisienne fondée en 1924, en l’occurrence la Confédération générale des travailleurs tunisiens que dirigeait le leader syndical historique, Mohamed Ali El Hammi, milite pour la consécration en Tunisie du pluralisme syndical institué par la Constitution de 2014.

La CGTT c’est plus qu’un syndicat

La CGTT gère un think tank, à savoir l’université d’été de l’Association Mohamed Ali de la culture ouvrière (ACMACO) qui organise chaque année une université d’été sur des questions d’actualité. La 28ème session s’est tenue les 27, 28, 29 août 2021 sur le thème : «Quel nouveau contrat social pour refonder la transition démocratique après le 25 juillet 2021 ?».

En outre, l’organisation syndicale gère également un projet social porteur : le « Mouvement Social Citoyen (MOSC), lequel mouvement devrait, à terme, regrouper des organisations de la société civile et individus qui restent mobilisés et gardent espoir dans les transformations démocratiques à venir.

C’est un mouvement qui vise à agréger, autour de propositions ouvertes, les forces sociales de la société civile qui ont porté les ambitions du soulèvement de 2011 sur une base citoyenne, note-t-on dans le document de constitution de ce mouvement.

Concrètement, il s’agit d’un outil de regroupement et d’information des acteurs de la société civile, un outil de mobilisation, de démocratie participative, en complément à la démocratie représentative prise en charge par les partis politiques.