Les participants à une rencontre à Gafsa sur la justice environnementale organisée dimanche à l’initiative de la section du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) au Bassin minier, ont appelé le ministère de l‘Agriculture à actualiser les données de la carte hydraulique dans la région et en Tunisie en général, face à la fréquence des coupures d’eau douce et de l’épuisement des ressources.

Ils ont souligné la nécessité, pour la Compagnie des Phosphates de Gafsa et le Groupe chimique tunisien de révéler les quantités d’eau industrielle utilisées dans la production du phosphate industriel et des engrais. Ils ont critiqué, dans ce contexte, l’absence de transparence concernant l’utilisation industrielle de l’eau, en particulier dans les délégations minières et à Gafsa Sud, les zones qui souffrent le plus de coupures d’eau courante.

L’expert Noureddine Nasr a tiré la sonnette d’alarme sur la pénurie d’eau en Tunisie, classée parmi les pays qui où la part d’un habitant est estimé à 500 mètres cubes par an, contre 1 000 dans les pays prospères.

Pour lui, la solution réside dans la rationalisation des ressources hydrauliques disponibles. Il a critiqué l’option, dans la région de Gafsa, pour des cultures qui consomment d’importantes quantités d’eau.

D’autres intervenants ont soulevé la non application de la loi contre le forage illégal de puits et la connexion anarchique au réseau d’eau courante.

Le président de la section du FTDES au bassin minier, Tarek Hlimi, a expliqué que ces rencontres ont pour objectif, en plus de la sensibilisation, de réunir les associations et les organisations concernées par la question environnementale avec les structures officielles pour penser, ensemble, les défis environnementaux qui se posent et les solutions devant être prises pour protéger la régions contre ce qu’il a qualifié de ” catastrophes environnementales “.

Quatre ateliers de travail ont été organisés dans le cadre de la rencontre ; la pénurie d’eau à Gafsa et son impact sur l’agriculture, le système oasien à la lumière des changements climatiques, les déchets en l’absence de projets de valorisation des déchets industriels, les problèmes des canaux d’assainissement à Moularès et Redaief.