La direction du mouvement Ennahdha ne savait plus par où donner de la tête. Mais pire encore depuis lundi soir (20 septembre 2021), avec les nouvelles annonces du président de la République, Kaïs Saïed, depuis le berceau de la révolution tunisienne, Sidi Bouzid.

En effet, Ennahdha n’a pas manqué de qualifier de ” dangereuse ” l’intention du président de la République de mettre en place, de manière unilatérale, de nouvelles dispositions transitoires, mettant en garde contre l’abolition de la Constitution qui ” représente la source de toute légitimité “.

Pour le mouvement, ” le maintien des mesures exceptionnelles pour une durée indéterminée risque de paralyser les institutions de l’Etat en l’absence d’un gouvernement légitime, et la poursuite du gel des activités du parlement élu.

” La poursuite des mesures exceptionnelles menace les appareils de l’Etat, et par la même, exacerbe la crise économique, financière et sociale étouffante “, estime Ennahdha dans un communiqué rendu public mardi 21 courant.

Pour le mouvement, la sortie de cette situation dangereuse requiert la conjugaison des efforts de toutes les forces politiques et sociales.

Par ailleurs, Ennahdha a dit rejeter tout scénario de division des Tunisiens et d’humiliation des opposants “, exprimant sa fierté pour la révolution de la liberté et de la dignité, la révolution du 17 décembre et du 14 janvier, qui a commencé à Sidi Bouzid et contribué à la chute de la dictature.

Ennahdha a insisté sur “la nécessité de respecter les droits humains individuels et collectifs, et de mettre un terme aux atteintes au droit de voyager et au droit d’expression”.

Le mouvement a également réclamé la libération du député Yassin Ayari, et la levée de l’assignation à résidence ” hors la loi “, qui a été imposée à un grand nombre de Tunisiens, dont l’ancien ministre et dirigeant d’Ennahdha, Anouar Maarouf.

Dans le même communiqué, le mouvement a appelé à respecter les dispositions de la Constitution, à lever le gel du parlement et à accélérer la formation d’un nouveau gouvernement.

Le président de la République a souligné la poursuite des mesures exceptionnelles décrétées, le 25 juillet dernier, annonçant la mise en place de nouvelles dispositions transitoires pour gérer le ays.

Lors d’une visite ” non annoncée ” au gouvernorat de Sidi Bouzid au cours de laquelle, il a assisté à un meeting au siège du gouvernorat, le président Kais Saied a souligné la désignation, sous peu, d’un chef du gouvernement et la mise en place d’une nouvelle loi électorale.