Tout le monde sait que la loi de finances 2021, adoptée le 10 décembre 2020 dans des conditions très difficiles par l’effet de l’instabilité gouvernementale (trois gouvernements en une seule année, pandémie de la Covid-19…), a fait l’objet d’un compromis entre les députés et le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli.

Ce dernier s’était engagé, en contrepartie d’une validation de cette loi dans les délais, de se rattraper, au mois de mars 2021, avec l’élaboration d’une loi de finances complémentaire qui remédierait à toutes les lacunes relevées.

Malheureusement, nous sommes au mois de juillet 2021 et cette loi corrective n’est toujours pas promulguée par le gouvernement.

Interpellé sur ce sujet par des médias, Ahmed El Karm, président de l’Association tunisienne de la culture financière, tout en admettant l’inéluctabilité de cette loi corrective, a rappelé que la conjoncture économique et financière a évolué défavorablement par l’effet de trois facteurs.

Le premier concerne le cours du pétrole sur la base duquel le gouvernement a calculé le budget 2021, soit 45 dollars. Le baril de pétrole se situe actuellement à plus de 70 dollars, et pourrait atteindre, selon les projections de la banque américaine Goldmann Sachs, les 80 dollars vers la fin de l’année.

Le second facteur a trait au taux de croissance fixé pour l’exercice 2021 à 4%. Pour Ahmed El Karm, il sera difficile d’atteindre ce taux dans la mesure où le pays a réalisé, au cours du premier trimestre 2021, un taux négatif de 3%. Résultat, les thèses les plus optimistes tablent, d’après lui, sur un taux révisé à la baisse de l’ordre de 2,7% pour toute l’année 2021.

Le troisième facteur porte sur le retard qu’ont accusé les négociations avec le Fonds monétaire international. Il estime que ce retard va encore reporter l’adoption de cette loi de régulation.

ABS