Afif Kchouk, hôtelier, patron de presse, mais encore, rend hommage à Néji Mhiri qui s’est éteint dimanche 4 avril 2021, à l’âge de 82 ans et 2 mois.

Qu’il repose en paix !

Né le 4 février 1939, l’Homme a consacré toute sa vie à construire, à édifier, à développer, à transformer et à faire évoluer les choses et…les hommes.

C’était un bâtisseur, un homme de dossiers et de chantiers. Il a passé toute sa vie de projets en projets. Il lui fallait toujours une nouveauté de peur de s’ennuyer ! D’une idée et d’un bout de terrain, il érigeait un Monde.

Diplômé de l’Ecole Supérieure de Tunis et de l’Institut Supérieur de Technologie de Copenhague, il a commencé sa carrière dans la banque qui a bâti la Tunisie : la STB ; avant de passer à l’industrie, en prenant la direction financière et puis la direction générale, en 1964, de Skanès Meubles, le fleuron de l’industrie du meuble à l’époque.

Et de là a commencé sa saga. Il quitte Skanès Meuble pour fonder, en 1973, Meublatex, la première usine de fabrication de meubles et de cuisines à ce jour, à Hammam Sousse, sa ville natale. Et Meublatex s’agrandit, s’agrandit… pour devenir une véritable zone industrielle, avec plus d’une vingtaine d’usines : aluminium, tissus, matelas, moquette, menuiserie ; et quelque…140 points de vente, sans parler du show-room de prestige « La Villa », dans la capitale, sur la célèbre autoroute Tunis-La Marsa

Mais à force d’équiper et de meubler des hôtels, Néji Mhiri succombe à l’appel irrésistible du tourisme, surtout quand on est né dans une région qui vit des touristes.

Et Néji Mhiri n’aime pas travailler à la petite semaine, ni les demi mesures. Quand il s’engage, c’est à la « Grande » et à fond. Du premier hôtel El Mouradi, il en fait 18, toute une chaîne du nord (Aïn Draham) au sud (Djerba et Tozeur), un à deux hôtels dans chaque zone touristique ; et tous de catégorie 4 et 5 étoiles.

Mais Néji a compris que l’hôtellerie n’est qu’un maillon du tourisme. Il crée l’agence de voyage (VLT) et puis un institut pour la formation hôtelière. Mais il a compris aussi qu’il ne pouvait pas rester à la merci des tours opérateurs étrangers. Il crée ses propres tours opérateurs : à Londres, Paris, Belgrade…

Oh ! c’est sûr que j’ai oublié beaucoup de choses, d’autres projets et réalisations :  administrateur de la BCT, Président de l’IACE et fondeur des « Journées de l’Entreprise »… Mais l’essentiel n’est pas d’en faire l’inventaire ; mais de garder l’esprit et la philosophie de l’œuvre !

Mais la grande fierté de Néji Mhiri, ce ne sont pas ses réalisations et ses projets ; mais ce sont bien ses fils Mourad et Sami, et sa fille Salma.

Un homme hors du commun ? Oui Néji Mhiri l’était. Dire qu’il était dynamique, enthousiaste, rationnel, méticuleux et précis, visionnaire serait un pléonasme et de la paraphrase.

Mais comme tout être humain, il avait ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses ; et c’est ce qui le rendait encore plus intéressant et attachant.

J’étais fier de l’avoir comme ami et conseiller, Et je n’oublierai pas de sitôt les longues conversations téléphoniques, que nous avons eu, sur la conjoncture : politique, économique, sociale, touristique en Tunisie et dans le monde.

Repose en paix, avec l’esprit tranquille du devoir accompli, d’une vie bien remplie et d’une postérité assurée.

Adieu ! A Dieu nous sommes ; et à Lui nous revenons !

Afif KCHOUK