Le Forum des sciences sociales appliquées a développé un certain nombre d’applications intelligentes qui visent à prémunir les enfants contre le discours de violence, a indiqué, samedi, le coordinateur du projet de prévention contre l’extrémisme violent et le discours de haine, au Forum, Aimen Mathlouthi.

Lors d’un débat sur “la résilience numérique face à l’extrémisme violent et le discours de haine” organisé à Tunis par le Forum des sciences sociales appliquées, Mathlouthi a fait savoir que le forum avait développé une application interactive permettant d’apporter des réponses aux préoccupations des parents par rapport à une éventuelle polarisation de leurs enfants par le discours de haine, soulignant que cette application est le résultat d’un travail mené par des pédagogues et experts en psychologie.

L’application en question permet ainsi d’orienter les parents vers les délégués de protection de l’enfance et les experts en psychologie au sein des centres d’intégration sociale, là où il y a besoin de traiter un problème qui expose les enfants au risque de violence, selon Mathlouthi.

Il s’agit, également, a-t-il dit, de deux autres applications, “Wikaya” (Prévention) et “Kafa” (Assez), qui offrent la possibilité de signaler tout contenu pouvant présenter des risques conduisant les enfants à un comportement de violence. A cet effet, le Forum a mis à la disposition du ministère de l’Education, un film d’animation intitulé “Kabous” (Cauchemar) qui met en scène une simulation de la polarisation d’un jeune Tunisien par une organisation terroriste, et qui sera projeté dans les clubs scolaires, une fois approuvé par le ministère de tutelle.

Le développement de ces applications intervient dans le cadre de la mise à disposition de mécanismes permettant de renforcer la résilience numérique face à l’extrémisme violent et le discours de haine, a précisé le coordinateur, notant que le Forum met en œuvre depuis 2019 le projet en question qui est financé à hauteur de 250 mille dollars par le Fonds mondial pour l’engagement de la communauté et la résilience (GCERF).

Le Forum avait organisé un certain nombre d’ateliers avec des experts juridiques et des activistes de droit de l’Homme dans le but de décortiquer le phénomène de discours d’incitation à la violence. Des recommandations seront à cet effet adressées à la Commission parlementaire de la législation générale, a fait savoir Mathlouthi, dans l’objectif de l’adoption d’un cadre juridique spécifique contre les discours de haine et la violence.