“Promotion de l’éthique et prévention de la corruption au niveau local en Tunisie ” est le thème d’un webinaire organisé, vendredi 16 octobre, par le Conseil de l’Europe Tunisie.

Parmi les participants figurent Imed Boukhris, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Adnane Bouassida, président de la Fédération nationale des communes tunisiennes (FNCT), Andrew Dawson, conseiller municipal de Cheshire Ouest et Chester et porte-parole du Congrès du Conseil de l’Europe (Royaume-Uni) et Marc Cools, conseiller communal d’Uccle et membre du Congrès (Belgique).

Intervenant à la réunion par visioconférence, Imed Boukhris, président de l’INLUCC, a indiqué que la Constitution de 2014 vient renforcer le principe de l’intégrité en mettant l’accent sur la redevabilité. “La mise en place de la gouvernance locale vise à décentraliser la lutte de la corruption”, a-t-il dit.

Pour sa part, Adnane Bouassida regrette que ” la pratique de la corruption soit devenue, en Tunisie, une seconde nature tant au niveau local qu’au sein de l’administration “. Selon lui, la corruption en Tunisie n’est pas motivée par la volonté de s’enrichir, mais elle devenue un moyen de subvenir aux besoins quotidiens. Il estime dans ce cadre que la décentralisation est aujourd’hui nécessaire pour faire face à ce phénomène.

De son côté, Andrew Dawson soulignera que la lutte contre la corruption est le combat de tous les pays. La gouvernance locale est axée sur trois principaux piliers: la transparence, la participation et la redevabilité.” La transparence laisse peu de place pour la pratique de la corruption et confère plus de crédibilité aux autorités, tandis que la gouvernance participative donne au citoyen davantage de pouvoir pour prendre connaissance de la gestion de l’argent public “, a-t-il expliqué.

Et d’ajouter, “la lutte contre la corruption n’est possible qu’à travers le concours de l’autorité locale”.

Marc Cools relèvera que les codes de bonne conduite et les textes de loi ne sont pas suffisants pour vaincre la corruption. “Le faible budget des municipalités ainsi que les faibles revenus des fonctionnaires conduisent, parfois, à la corruption”, a-t-il dit.

Selon lui, la gouvernance ouverte se compose de trois piliers : la transparence, la participation citoyenne et la responsabilité, précisant que le terme responsabilité est plus approprié que celui de redevabilité qui ” peut renvoyer à d’autres significations “.

Le droit d’accès des citoyens aux documents administratifs, l’évaluation de l’expérience de la gouvernance locale et le contact permanent avec les citoyens sont autant de facteurs nécessaires à la réussite du processus de décentralisation, a-t-il fait remarquer.