Le dossier de formation du mouvement Ennahdha est entaché d’irrégularités, a souligné, mardi, Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), assurant qu’elle va saisir la justice.

“La déclaration de dépôt auprès du ministère des Droits de l’Homme pour la constitution de cette formation politique porte la signature de Rached Ghannouchi en date du 28 janvier 2011. Mais problème, ce dernier n’a regagné le pays que le 30 janvier de la même année”, a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse au Palais du Bardo.

Dans ces conditions, Moussi indique que “le dossier est illégal et falsifié”. De ce fait, le PDL va contester ces procédures auprès du Tribunal administratif et demander le retrait du visa de cette formation politique, a-t-elle promis.

Parmi ces irrégularités, Moussi cite la condition de détention de la nationalité tunisienne puisque la loi de 1988 portant organisation des partis stipule que les fondateurs des partis politiques doivent détenir uniquement la nationalité tunisienne. “Il n’y a aucun document qui prouve que les 44 dirigeants fondateurs du mouvement Ennahdha aient obéi à ce critère”, pense Moussi, faisant observer que seuls les dirigeants Noureddine Bhiri et Samir Dilou avaient présenté une déclaration sur l’honneur de ne pas détenir la double nationalité.

Sur un autre plan, Moussi a accusé le mouvement Ennahdha de mentir sur son lien avec les frères musulmans, dénonçant dans ce contexte, l’existence en Tunisie depuis 2012, d’une section de l’Association de l’union internationale des oulémas musulmans.

D’après Moussi, Rached Ghannouchi qui occupe actuellement le poste du président du parlement est aujourd’hui membre du conseils de cette association sur recommandations de Youssef Al-Qaradawi, guide suprême au sein de la confrérie des Frères musulmans.

Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avait décidé lors de sa réunion vendredi dernier de refuser de consacrer une séance plénière au vote sur le projet de motion ayant pour objectif de classer les Frères musulmans comme étant ” une organisation terroriste hostile à l’Etat civil “.

Présentée le 8 juin 2020 par le bloc du parti destourien libre (PDL), cette motion a été rejetée ” vu qu’elle relève de la compétence du pouvoir judiciaire et non du Parlement “, avait justifié l’institution parlementaire.