Mohamed Abbou appelle à adopter une démarche rationnelle dans le processus de numérisation de l’administration

Une réunion s’est tenue à La Kasbah, vendredi 26 juin 2020, entre les ministères de la Fonction publique et des Technologies de la communication, consacrée au projet du portail électronique du gouvernement.

Ont pris part à cette réunion les directeurs généraux des deux départements ministériels qui se sont penchés sur les obstacles administratifs et les moyens de les résoudre.

A ce propos, le ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Mohamed Abbou, a déploré qu’en matière de numérisation de l’administration la Tunisie soit très en retard par rapport à d’autres pays, notamment africains.

De ce fait, il a relevé que les conditions auxquelles a fait face la Tunisie dans le cadre de lutte contre la pandémie de coronavirus ont incité le gouvernement à concrétiser la digitalisation de l’administration.

Tout d’abord, il a rappelé que le projet de numérisation a été entravé, ces dernières années, par des complications juridiques, alors qu’il est indispensable pour l’amélioration du climat de l’investissement en Tunisie.

Abbou a affirmé que le gouvernement prévoit un taux de croissance avoisinant les -7%. En conséquence, toutes les parties doivent s’employer à assainir le climat pour encourager les investisseurs.

Il a évoqué les problèmes que connaissent les ports à cause de la non numérisation, citant dans ce contexte un dysfonctionnement dans le travail des navires et le secteur du transport maritime.

“La Tunisie n’a pas besoin d’un arsenal de lois autant qu’elle a besoin de la culture du travail”, a-t-il dit, soulignant que les mouvements sociaux observés dans certaines régions étaient prévisibles depuis la période du Coronavirus.

Pour lui, “les précédents gouvernements ont commis l’erreur de faire des concessions (qui sont de nature) à détruire l’Etat à travers des emplois fictifs, comme les sociétés de jardinage qui alourdissent les charges de l’Etat en causant des pertes à hauteur de 200 milliards”.

Pour sa part, le ministre des Technologies de la communication, Fadhel Kraiem a mis en avant l’importance de la numérisation en tant qu’outil facilitant le quotidien des citoyens et renforçant l’efficacité des entreprises, estimant que le portail des services administratifs électroniques unifiés sera une étape importante pour soutenir les efforts de la lutte contre la corruption.

“Les anciens systèmes électroniques devraient être modernisés, tel que le système “Insaf” qui gère les données personnelles des agents publics afin qu’ils soient adaptés aux exigences du développement”, a-t-il dit.

L’Etat fournit, aujourd’hui, 205 services électroniques en faveur des citoyens mais à différents niveaux, indique le ministre, ajoutant que la numérisation de l’administration doit se faire selon une démarche rationnelle.