Entamés depuis près de deux mois, les préparatifs en vue de l’élaboration d’un programme de relance économique se sont accélérés début juin 2020. Ils se déroulent sur la base des orientations déjà fixées par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh.

En fait, Fakhfakh avait donné les premières indications à ce sujet le 28 janvier 2020 alors qu’il n’était encore que chef du gouvernement désigné.

Sur sa page Facebook, il avait indiqué avoir l’intention, une fois «intronisé», d’initier diverses actions urgentes, dont l’élaboration d’un plan relance de l’économie, en ciblant les PME et les grandes entreprises.

Ensuite, le 20 mai, soit près de trois mois après l’installation de son gouvernement, Elyès Fakhfakh a annoncé les objectifs de son plan de relance économique en sept points :

  • préservation du tissu économique et les PME,
  • relance des secteurs les plus touchés par la pandémie du Coronavirus,
  • réduction de la bureaucratie et digitalisation de l’administration,
  • préservation de l’emploi et lutte contre l’emploi précaire,
  • règlement des problèmes entravant la réalisation de grands projets et reprise de l’activité du bassin minier et des champs pétroliers.

Les consultations sur le programme de relance économique ont en fait commencé bien avant que Fakhfakh dévoile les objectifs qu’il veut atteindre. Elles ont été menées par le chef du gouvernement lui-même et le ministre des Finances, Nizar Yaïche. Elles ont été officiallisées pour l’essentiel, avec quelques rencontres loin des caméras.

Officiellement, c’est le ministre des Finances qui a ouvert «le bal» en recevant un groupe d’experts économiques (Ezzedine Saïdane, Afif Chelbi, Taoufik Rajhi, Radhi Meddeb et Abdeljelil Bedoui, en plus de Mustapha Kamel Nabli par visioconférence) le 17 avril 2020.

Au menu de cette rencontre, une discussion «sur les répercussions de la pandémie du coronavirus sur l’économie nationale et les solutions possibles pour accompagner les entreprises et les secteurs touchés en cette période de préparatifs pour l’après confinement», le rôle du secteur bancaire et financier «dans le soutien de l’effort national de lutte contre la crise engendrée par la pandémie du coronavirus et les meilleurs moyens de bénéficier des mécanismes de financement mis à la disposition des entreprises», les relations bilatérales et multilatérales entre la Tunisie et ses partenaires, notamment les bailleurs de fonds internationaux et «l’importance de tirer profit de la bonne réputation de la Tunisie qui a toujours honoré ses engagements envers ses partenaires».

De son côté, le chef du gouvernement a eu des entretiens non-annoncés avec une partie au moins de ces experts qui ont porté sur des mesures et actions concrètes que le locataire de La Kasbah a en tête, comme l’amnistie de change et l’instauration d’un impôt sur la fortune.

Début, on est entré dans le vif du sujet avec l’organisation de réunions de «commissions techniques» dont font partie les ministres, les partenaires sociaux, des représentants de la société civile et des experts, et qui ont mission de discuter de mesures horizontales et sectorielles.

Ces réunions dont le chef du gouvernement a donné le coup d’envoi ont débuté le 2 juin et doivent se poursuivent jusqu’au 22 du même mois.

Moncef Mahroug