Le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie a tenu sa réunion périodique le 27 mai 2020 portant sur le suivi des développements récents de la situation économique nationale et l’analyse de l’évolution des principaux indicateurs économiques, monétaires et financiers.

Les discussions ont notamment porté sur les répercussions à l’échelle internationale de la propagation de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie tunisienne, ainsi que l’impact du confinement sanitaire général qui a commencé le 22 mars 2020 sur le plan national.

Cette situation a pesé sur certains secteurs orientés vers l’exportation, notamment les industries mécaniques et électriques et celles du textile, habillement, cuirs et chaussures, ainsi que le tourisme et le transport, outre les secteurs orientés vers la demande intérieure.

Cette situation a aussi impacté le climat d’investissement et la consommation. Néanmoins, une légère amélioration de l’activité économique est attendue pour la période à venir en rapport avec le dé-confinement sanitaire ciblé et la reprise progressive de l’activité dans certain nombre de secteurs.

Concernant les prix, le conseil fait état de la poursuite de la hausse du taux d’inflation qui a atteint 6,3% en glissement annuel au cours du mois d’avril 2020, contre 6,2% en mars, en raison de l’augmentation des prix des produits alimentaires dans un contexte marqué par une forte demande et la perturbation des circuits de distribution enregistrées pendant le confinement, en plus de l’avènement du mois saint de ramadan.

Par ailleurs, le conseil a noté une régression du déficit courant au cours des quatre premiers mois de l’année 2020, revenant à 2,8% du PIB contre 3,6% pour la même période de l’année écoulée, et ce en rapport, principalement, avec l’atténuation du déficit commercial.

Mais parallèlement, les recettes touristiques et les revenus du travail ont régressé suite à la propagation de la pandémie Covid-19.

134 jours d’importation

Les entrées nettes de capitaux extérieurs ont pu couvrir le déficit courant et consolider les avoirs nets en devises qui ont atteint 21,724 milliards de dinars ou 134 jours d’importation au 26 mai 2020 contre 13,139 milliards de dinars pour 74 jours d’importation à la même date de 2019.

De ce fait, le conseil estime nécessaire d’accélérer le rythme de la reprise de l’activité des secteurs exportateurs, tels que le phosphate et ses dérivés et l’énergie, vu leur rôle important dans la maîtrise du déficit courant et l’apaisement des tensions sur les avoirs nets en devises, suite particulièrement à l’anticipation d’une baisse significative des recettes touristiques et des revenus de travail sous l’effet de la crise du coronavirus.

Après discussions et délibération sur les points susmentionnés, le conseil a affirmé que la Banque centrale continue à suivre attentivement l’évolution des indicateurs économiques et la performance des différents secteurs ainsi que l’impact du nouveau coronavirus.

Création d’une nouvelle catégorie de financement…

Par ailleurs, et en plus de la panoplie de mesures exceptionnelles déjà prises pour faire face aux retombées de la crise sanitaire, le conseil de la BCT a décidé de créer une nouvelle catégorie de financement éligible au refinancement pour permettre aux banques d’accompagner les entreprises et subvenir à leurs besoins exceptionnels afin d’assurer leur pérennité et ce, pour consolider le tissu économique et préserver la stabilité financière.

Enfin, le conseil a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la BCT.