Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) estime qu’empêcher les médias de couvrir, mercredi 20 mai, la première réunion sur le “dialogue social au bassin minier”, tenue au siège du gouvernorat de Gafsa, “constitue un comportement grave qui porte atteinte au droit fondamental d’accès à l’information et une piètre tentative de retourner au carré de la censure”.

Dans une déclaration publiée jeudi 21 mai, le syndicat exprime sa solidarité avec les représentants des médias à Gafsa ayant été empêchés d’accomplir leur travail, tenant pour responsables (de cette rétention d’information exercée sur les journalistes) le gouverneur de Gafsa et les cadres régionaux chargés d’organiser cette réunion.

“La couverture du déroulement du Dialogue social au bassin minier, relatif au secteur du phosphate, est au cœur même du rôle des médias”, estime le syndicat.

Résoudre le problème de longue date du bassin minier, dont la solution a échappé à tous les gouvernements, ne se fait pas en empêchant les médias de s’acquitter de leur mission, mais à travers l’accompagnement médiatique dans le respect de l’éthique de la profession, souligne le syndicat.

La tenue de la première réunion de ce dialogue social derrière des portes closes, a-t-il dit, a conduit à rater une occasion d’instaurer un climat de confiance entre les intervenants et les habitants de la région et de transmettre le cours de la réunion à l’opinion publique.

La décision d’interdire la couverture médiatique de la réunion reflète l’échec de gestion d’une crise profonde, déplore le SNJT.

“Cela ne va qu’inciter les journalistes à réclamer leur droit ainsi que celui de l’opinion publique d’avoir accès à l’information”, a-t-il souligné.

Le SNJT rappelle que les représentants des médias ont été empêchés de couvrir la première réunion sur le Dialogue social au bassin minier tenue mercredi 20 courant au siège du gouvernorat de Gafsa, en présence du conseiller du chef du gouvernement, Jawher Ben Mbarek.

“Les cadres régionaux ainsi que le conseiller du chef du gouvernement ont tenu à ne pas donner des déclarations aux médias”, affirme le syndicat, précisant que Ben Mbarek a quitté les lieux par une porte dérobée.