Coronavirus, … conséquences, … comment gérer l’imprévu ? … faut-il gérer par le chaos ?

Le mot chaos suscite beaucoup de réactions. Il évoque pour certains l’idée de perte de contrôle, d’incertitude, et pour d’autres l’idée de créativité, d’innovation, d’initiatives. Qui a raison ? Eh bien… tout le monde !

Le côté négatif du chaos est le désordre apparent, l’incontrôlable, l’imprévisible. Le côté positif c’est l’agilité. Le chaos existait depuis la création de l’univers, nous le vivons toutes les secondes, notre vie et une alternance entre le chaos et la stabilité, … on ne sentait pas sa présence parce qu’on ne le connaissait pas.

Maintenant, avec l’avènement du coronavirus qu’on reconnaît que le chaos est la et que la fréquence de l’alternance chaos-stabilité s’amplifie, il faut accepter et surtout savoir s’adapter pour pouvoir le gérer et le maîtriser.

Il faut comprendre que quand on laisse le chaos suivre sa propre trajectoire, il mène au désordre, quand on apprend à le gérer il permet d’être agile.

Après le déclenchement de l’épidémie de coronavirus, les premiers impacts sur l’économie mondiale commencent à se ressentir. Certains secteurs sont touchés de plein fouet. D’autres le sont dans une moindre mesure, du moins pour l’heure actuelle.

Depuis l’apparition du premier cas du virus Corona en Tunisie, la motivation principale est d’assurer la protection et la sécurité de la population contre ce virus qui fait des ravages dans le monde entier.

Chez certains Tunisiens, c’est l’effet de psychose qui s’installe. Hormis cette appréhension d’être attaqué par le virus, il y a une crainte générale pour l’économie nationale qui risque de payer cher en termes de points de croissance.

L’économie mondiale se prépare à la récession, la nôtre n’y échappera pas, même si la crise sanitaire reste sous contrôle. La fermeture des frontières et le confinement des personnes mettent en danger des pans de l’economie.

Il semble aujourd’hui pertinent de changer notre façon de gérer nos entreprises, … apprendre à gérer par le chaos !

L’objectif sollicité est de traiter l’important avant qu’il ne devienne urgent, chose qu’il faut impérativement éviter faute de quoi nous risquons de nous noyer dans la gestion des crises et tomber dans le piège du “Sapeur Pompier”. L’important, c’est le développement de la performance, le développement de la stratégie, l’intelligence collaborative, l’innovation collaborative, les règles de bonne gouvernance dans un contexte mouvant.

Quand on attend que l’important devienne urgent parce que personne ne s’en occupe, on traite l’important dans l’urgence. Le temps est notre pire ennemi pour ajuster une réflexion.

La réflexion de ce que doit être ”gérer par le chaos” commence la ou s’arrête ce que doit être le gestion d’une cellule veille, une fonction prévue par quelques entreprises dans leur organigramme.

Gérer par le chaos exige :

– de gérer et d’organiser le chaos incluant l’intelligence collaborative, le savoir, les réseaux sociaux internes,

– de développer l’agilité et la réactivité de l’organisation,

– développer les outils pour mettre le chaos au service de l’ordre,

– maintenir continuellement le cap ascendant en temps crise ou croissance de sorte que le chaos ne tue pas l’ordre et que ”surtout” l’ordre ne tue pas le chaos,

– former et sensibiliser sur la différence entre le Chaos-Désordre et le Chaos-Agilité,

– travailler sur la culture de l’entreprise, les compétences, l’organisation, le fonctionnement, les processus, les technologies, la digitalisation, la réglementation, …

– créer et trouver de nouvelles idées : brainstorming, innovation et intelligence participatives.

La fonction de Gestion du Chaos doit être partout et nul part dans l’organisation de l’entreprise, sinon cela impliquera qu’on le place dans la pyramide donc doit obéir à la logique de l’instruction alors qu’elle doit être responsable de la logique du chaos.

En effet, la fonction de la Gestion du Chaos s’occupe de l’important, de l’avenir, de l’agilité, de la stratégie, … le top management devra s’occuper de l’urgent, du présent et de l’opérationnel

Comment faire ? Pour résoudre ce problème il serait souhaitable de désigner un membre du conseil d’administration de l’entreprise qui assurera le suivi de la fonction de Gestion du Chaos.

En attendant, on va bien sûr adopter le principe de sagesse et réalisme, s’asseoir sur l’idéal et travailler en mode dégradé avec ce qui est socialement acceptable dans le contexte de l’entreprise. Mais est ce qu’on est prêt à changer notre façon de faire ?

Chiheb Ben Ahmed