L’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) vient d’initier une étude intitulée “La Tunisie face au Covid-19 à l’horizon 2025; Fondements d’une stratégie conciliant l’urgence du court terme et les impératifs du moyen terme”.

Selon une note stratégique détaillant les contours et les objectifs de cette étude, publiée par l’ITES sur son site, cette étude se décline en trois phases. La première retracera les meilleures manières de “Préserver les secteurs vitaux du pays”, la deuxième phase définira les moyens d’anticiper la fin de la crise sanitaire et assurer le redémarrage de l’économie nationale (été-fin 2020) et la troisième devra se pencher sur les modalités de “Penser l’après Covid-19 à l’horizon 2025”.

Préserver les secteurs vitaux du pays

La première phase s’intitule “Préserver les secteurs vitaux du pays, le cœur du système ou réacteur “Tunisie”, via l’avènement d’une économie de guerre.

Selon les équipes de l’ITES, ces secteurs vitaux sont essentiellement, la filière hospitalière et plus globalement sanitaire incluant l’industrie pharmaceutique, la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures critiques du pays, les services publics vitaux (l’eau, l’électricité et le gaz, les services municipaux de collecte et de gestion de déchets, les télécommunications et l’internet).

Parmi les secteurs vitaux, l’ITES cite également, les hydrocarbures; le paiement des salaires et retraites et la limitation au maximum des licenciements et fermetures d’entreprises, la filière agricole et agroalimentaire avec un accent particulier sur la filière céréalière et l’approvisionnement de la population en denrées de base vitales.

Dans le cadre de cette phase, l’ITES recommande aussi de veiller à entraver toute dérive non contrôlée des acteurs relevant de l’économie informelle, risquant de se retrouver sans revenus, en établissant une stratégie visant leur réintégration progressive dans l’économie formelle, de sécuriser et d’assurer le transport et la logistique des matières et produits vitaux et d’œuvrer très rapidement à la digitalisation de l’administration tunisienne, afin de préparer la phase 2 de l’étude axée sur le redémarrage de l’économie.

Assurer le redémarrage de l’économie nationale

La phase 2 de l’étude s’intitule “Anticiper la fin de la crise sanitaire et assurer le redémarrage de l’économie nationale (été-fin 2020) : “Evaluer-Débattre-Relancer”.

A ce titre, il conviendra, selon l’ITES, de veiller à se prémunir quant à tout effondrement du tissu économique et industriel du pays et en assurer le redémarrage dans le cadre d’une vision construite à l’horizon fin 2020 ; se doter des moyens et des compétences octroyant à la Tunisie une autonomie stratégique dans des secteurs jugés vitaux ; se prémunir quant à tout effondrement du secteur ou de la filière agricole et des industries agro-alimentaires à travers la mise en place d’une stratégie à l’horizon fin 2020.

Il s’agit aussi d’anticiper et se prémunir contre tout risque de crise ou révolte sociale; redéfinir la place de la Tunisie dans un monde et un voisinage profondément bouleversés et veiller à en tirer le meilleur parti.

Pour ce faire, il conviendra d’entamer une vaste réforme de l’administration, à travers la mise en place, dans des délais très courts, d’une stratégie de digitalisation de l’administration.

En définitive, il s’agit d’élaborer une stratégie de redémarrage de l’économie nationale sur fond de réforme de l’Etat en visant le “mieux d’Etat” ; d’exploiter la crise du Covid-19 afin d’initier des réformes d’ampleur ciblant une transformation de l’Etat vers le “mieux d’Etat” et l’efficacité.

Penser l’après Covid-19 à l’horizon 2025

La troisième phase de l’étude initiée par l’ITES, s’intitule “Penser l’après Covid-19 à l’horizon 2025 (2020-2025) : quels horizons stratégiques ?

“En effet, la pandémie va freiner brutalement l’économie mondiale avec une forte récession transcendant celle de 2008. Les équilibres géopolitiques et géoéconomiques vont être profondément bouleversés.

Ces bouleversements géopolitiques et géoéconomiques dictent d’ores et déjà la constitution en amont d’un outil tunisien en mesure de définir la future “grande stratégie” pour la Tunisie afin d’assurer sa sécurité et de tirer le meilleur parti des bouleversements générés.

A ce stade, cette phase se focalisera sur les problématiques suivantes :

  • Quel Etat, quel régime politique, quelles institutions et quelle gouvernance à la lumière des transformations induites par le Covid-19 ?
  • Quel nouveau modèle de développement économique et social ?
  • Quel système sanitaire post Covid-19 à l’horizon 2025 ?
  • Quel modèle numérique et digital pour la Tunisie post Covid-19 à l’horizon 2025 ?
  • Quelle démarche en matière de réformes de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ?
  • Quelle agriculture à l’horizon 2025 ?
  • Quel contrat social et vivre ensemble à l’horizon 2025 ?
  • Quel repositionnement diplomatique international de la Tunisie ?