Des responsables à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) ont qualifié les propos du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, sur le secteur privé de “positifs et rassurants”, mais ils “doivent être concrétisés et généralisés sur tout le tissu économique”.

Lors d’une interview télévisée accordée dans la soirée du jeudi 2 avril à la chaîne nationale Wataniya I et à la télévision privée Al Hiwar Ettounsi, Fakhfakh a catégoriquement nié toute “velléité de confiscations d’avoirs”. “Nous sommes en état de guerre et nous mobiliserons les ressources financières nécessaires à cette guerre. Notre vœu est de ne pas avoir à appliquer des taxes exceptionnelles”, a-t-il dit.

Le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, a souligné que l’organisation patronale soutient à son tour le secteur privé et conteste ” tout monopole et contrebande”.

Pour le président de la CONECT, Tarek Cherif , les messages de Fakhfakh étaient clairs et réconfortants.

“Nous appelons le gouvernement à concrétiser les mesures gouvernementales pour soutenir les entreprises économiques et de généraliser ses mesures sur les entreprises qui ont eu des problèmes avant la crise de Covid-19”, a déclaré Elloumi.

Il a rappelé que le chef du gouvernement avait annoncé, le 22 mars 2020, l’ouverture d’une ligne de financement de 300 millions pour soutenir les travailleurs au chômage technique, et s’est interrogé sur la durée d’octroi de ces subventions et si cette subvention est mensuelle ou si elle sera accordée en une seule tranche.

Elloumi a appelé par ailleurs le secteur bancaire à coopérer avec les entreprises via la mise à leur disposition des financements nécessaires, estimant que cet appui devra cibler toutes les entreprises sans exception, dont celles qui affrontent des difficultés avant même la crise Covid-19.

A noter que près de 80% des entreprises du secteur industriel ont arrêté leurs activités, à l’exception des entreprises opérant dans les secteurs vitaux, tandis que les travaux publics ont arrêté complètement leur travail.

Elloumi a fait savoir que l’UTICA a appelé les entreprises privées à verser les salaires du mois de mars à leurs travailleurs compte tenu de la conjoncture que traverse le pays.

Pour le président de la CONECT, plus de 700 000 PME requièrent un soutien gouvernemental, d’autant plus qu’elles constituent l’épine dorsale de l’économie tunisienne et qu’elles affrontent des difficultés.

Ce dossier ne peut pas être résolu à travers la soumission des entreprises à des nouveaux impôts mais via l’identification de nouvelles pistes de financement, ajoute Chérif.

Il a proposé dans ce sens que l’Etat émet un emprunt obligataire auquel contribuent, toutes les entreprises pour lui permettre de mobiliser des ressources supplémentaires et épargner les entreprises davantage d’impôts.